Le 6 avril, Michèle Delaunay présentera au conseil des ministres son projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement. Peut-être un point final à plusieurs années de réflexion et de débats sur les réponses à apporter aux personnes âgées, aux aidant, aux structures. Et de ce faite un texte forcément très large. Le 4 mars dernier, introduisant le sixième débat sur la dépendance et la perte d’autonomie organisé par l’Ocirp, la ministre indiquait d’ailleurs qu’elle aurait préféré la terminologie de transition démographique.
C’est également à cette occasion que l’union d’institutions de prévoyance a présenté son désormais traditionnel baromètre dépendance. Une étude qui permet de prendre le pouls de l’opinion publique mais pas seulement puisqu’elle s’intéresse également aux pratiques des entreprises et aux demandes des salariés.
Les Français sont-ils bien informés sur la dépendance. Ils répondent par l’affirmative à 61,88%. Le chiffre était de 56,2% l’année dernière. Voilà qui résulte certainement de plusieurs années de débats plus ou moins publics et d’une amplification de l’information sur ces questions. Du coté des salariés, ce chiffre diminue à 55,7%, ce qui semble là encore assez logique puisque l’on se préoccupe souvent de ce sujet à partir de 55-60 ans. 57,3% des DRH s’affirment être informés quand 64% des délégués syndicaux sont dans la même position.
Depuis l’engagement du débat, une question est posée en permanence : quels rôles respectifs à donner entre l’Etat (ou les collectivités) et l’initiative privée. Pour 50,6% des Français interrogés, il faut organiser une liaison entre une prestation nationale de solidarité et une assurance complémentaire. Les DRH sont particulièrement favorables à cette idée (68,9%) tout comme les salariés (61%) puis les délégués syndicaux (54,1%).
Compte tenu de la construction de la protection sociale française, il était naturel de s’interroger sur l’entreprise et son rôle éventuel dans le financement de la prise en charge. Assez logiquement – notamment en cette période de tensions sur les trésorerie – les DRH n’y sont pas majoritairement favorables (43,8%, à l’inverse des délégués syndicaux (73,6%) et les salariés (70,3%). Les français quant à eux, approuvent l’idée à 64,8%.
Si l’on entre dans la technique, le baromètre Ocirp nous apprend que 34,85% des personnes interrogées (moyenne pondérée) considèrent qu’une garantie dépendance doit être en inclusion d’une complémentaire santé. Peut-on en conclure que le reste penche pour un produit viager ? Rien n’est moins sur. Petit regret donc car cette partie de la question, qui intéresse nombre d’opérateurs, aurait certainement mérité d’être creusée.
Enfin, une majorité se dégage, dans tous les collèges interrogés, pour une labellisation des contrats d’assurance autonomie par l’Etat, variant de 80% dans la population générale à 62,7% des délégués syndicaux.
Et la silver économie ?
Le thème de la silver économie était au centre de la rencontre. Il est vrai que l’Ocirp, comme d’autres institutions de prévoyance se sont engagées dans le développement et la recherche en ce domaine. Voilà un concept qui apparaît comme très important pour l’économie française (82,82%) mais dont les contours ne sont pas encore parfaitement appréhendés. 30,64% des personnes interrogées affirment en avoir une connaissance précise, elle évoque les technologies liées aux personnes âgées pour 34,92%, notamment en téléassistance et en télémédecine pour 23,83%. On le voit, un mouvement émergent qui doit encore prendre toute sa place dans les esprits.
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