Ce week-end a été marqué par les nombreuses prises de paroles de la CGT sur le dossier des retraites, au lendemain d’une grève qualifiée d’historique dans les transports parisiens.
Invité par la Fête de l’Huma, Jean-Paul Delevoye a bien montré qu’il savait « monter au charbon ». Selon les observateurs, le Haut Commissaire aux Retraites a dû faire face aux huées de l’assistance. Il a bien eu du mal à se faire entendre, alors qu’il exposait les principes d’équité de la réforme et la progressivité de la convergence voulue pour les régimes spéciaux appelés à disparaître.
Pour Philippe Martinez, « ce qui pose potentiellement problème, c’est la confiance » indiquait-il en fustigeant le choix d’un régime par point qui pose, selon lui, la question de la gouvernance et de la fixation de la valeurs des points acquis. En oubliant au passage les multiples évocations, par le Premier Ministre, des résultats obtenus par les partenaires sociaux dans la gestion des régimes complémentaires des salariés, en répartition et en points.
Il est vrai que le débat technique est complexe et que les orateurs qui se succèderont auront bien évidemment la tentation de le simplifier, au risque de le dénaturer.
Le dimanche, le secrétaire général de la CGT, qui dit être consulté par Edouard Philippe, demandait dans l’emission Dimanche en politique’ sur France 3 d’être reçu par le Président de la République. En effet, Emmanuel Macron a reçu les dirigeants de la CFDT et de l’Unsa, qui ne cachent pas leur accueil assez positif des principes de la réforme. Pour Philippe Martinez, la rencontre avec Emmanuel Macron pose une question de démocratie. « C’est peut-être ça l’acte 2 [du quinquennat]. On discute davantage avec les syndicats, mais pas avec tous les syndicats » a-t-il commenté.
Sur le fond, le secrétaire général souhaite voir les actuels régimes spéciaux perdurer avec un rôle de complémentarité du régime universel. Une prise de position compréhensible pour sauvegarder les caractéristiques (avantages disent certains) particuliers de ces régimes, mais qui aura certainement bien du mal à avancer alors que l’absorption des régimes complémentaires Agirc-Arrco est belle et bien programmée.
mm