En partenariat et en amont de la 2e édition de l’Université des déserts médicaux et numériques (UDMN) qui se tiendra les 20 et 21 septembre prochains à Lucenay-les-Aix dans l’Allier, Egora [1] dévoile les résultats d’une enquête menée auprès des médecins.
Premier bilan, pour plus de 17 % des répondants, les déserts médicaux sont déjà, pour eux, une réalité quotidienne. A cela s’ajoute 29 % de praticiens pensant que leur zone d’exercice pourrait bien à moyen terme en devenir un. Seuls 20 % considèrent que leur territoire n’est pas concerné par le risque.
Ce sentiment de désert médical est encore plus prégnant pour les médecins pratiquant dans les communes de moins de 5 000 habitants : en effet, ils sont 23 % à penser qu’ils exercent déjà dans un désert médical. Tandis que pour les médecins des agglomérations de plus de 200 000 habitants, ce sentiment de désert médical dès aujourd’hui n’est exprimé que chez 4 % d’entre eux.
D’autre part, pour les médecins ayant participé à l’enquête, plus de 20 % de leurs patients réalisent un trajet supérieur à 30 minutes pour venir consulter. Mais, c’est une surprise de cette enquête, cette situation est surtout subie par des urbains de villes de plus de 200000 habitants…
Quelles solutions, quels outils ?
Si l’on sonde les médecins sur les 10 principales mesures abondamment citées dans la presse, 3 grandes catégories apparaissent :
- 2 mesures plébiscitées : avec des notes respectives de 6,92/10 et de 6,20/10, les deux mesures qui se détachent nettement sont le renforcement de l’attractivité du métier (hausse du revenu) et les nouvelles formes d’exercice libéral (maison ou pôle de santé).
- 6 mesures sans réel enthousiasme ni rejet fort : cette famille regroupe des mesures aussi variées que le salariat via les communes, le développement des stages de médecine générale ou encore celui de la e-santé, avec des notes entre 4 et 5/10.
- 2 mesures rejetées : avec les notes les plus basses du classement, la mise en place des assistants médicaux (3,34/10) et la coercition à l’installation (2,15/10). La coercition à l’installation recueillant même la note de 1/10 pour plus de 54 % des médecins répondants.
En d’autres termes, les solutions viendraient plus de la réorganisation du systèmes de soins que de l’apport de nouvelles technologies. Mais la tâche est difficile. Pour preuve, le piètre résultat de la création des assistants médicaux.
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