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Philippe Pihet, « monsieur retraite » de Force Ouvrière signe, ce 26 septembre un dernier éditorial dans la presse confédérale au titre évocateur de « Vol au-dessus d’un nid de réserves ». Celui qui, depuis 2009, a en charge la retraite au sein du bureau confédéral [1] de l’avenue du Maine, vient de vivre en effet son dernier Comité confédéral national [2] pour une retraite qui s’annonce fort active.
Le jour même, les élus de FO adoptaient une motion particulièrement virulente sur ce dossier des retraites. Fustigeant non pas l’objectif d’amélioration du système, mais la méthode et la voie employées. On connaît les positions publiques de l’organisation syndicale, qui battait le pavé sur le thème il y a peu. La résolution adoptée entre dans le détail de la technique.
Elle indique ainsi « que ce n’est pas le système actuel qui est défaillant, mais bien les politiques économiques. Les inégalités de retraite d’aujourd’hui sont en effet le reflet des inégalités professionnelles d’hier. Elles résultent en particulier de la précarisation du travail, de la difficulté d’entrée dans l’emploi pour les jeunes, du chômage de longue durée et des inégalités de rémunération à travail égal entre les femmes et les hommes ».
Surtout, elle veut clairement défendre le paritarisme de la protection sociale, déjà attaquée par la réforme de l’assurance chômage. « Le CCN est déterminé à mettre en échec cette réforme qui donne toutes les clefs à l’Etat. »
Dans cet esprit, FO indique qu’elle « n’ira pas marchander l’éviction des syndicats de la négociation collective du régime complémentaire Agirc-Arrco et, du même coup, sa disparition et la confiscation des réserves constituées. » De même, l’organisation conduite par Yves Verrier « n’ira pas discuter de la mise en place de la réforme et de ses ajustements ».
Pour Philippe Pihet, « s’il fallait encore une raison pour s’opposer au projet de réforme, l’État veut capter les réserves existantes (Agirc-Arrco, CNRACL et autres régimes) pour lui permettre de ne pas payer sa part employeur lors de l’intégration des primes dans l’assiette de cotisations retraite de la fonction publique ».
mm