L’information a été dévoilée par nos confrères de NewsAssurancesPro, la Fnim a, lors de sa dernière assemblée générale de juin 2019, adapté ses statuts pour proposer un statut intermédiaire de « mutuelle observatrice ». L’objectif et les détails de cette approche innovante sont précisées par Philippe Mixe, président de la Fnim.
Vous venez de créer le statut de « mutuelle observatrice ». Qu’est-ce que cela recouvre exactement ?
Ces dernières années, nous avons été contactés par de nombreuses mutuelles qui se déclaraient intéressées par nos activités et, pour beaucoup d’entre elles, en plein accord avec nos actions. Partant de là, il nous semblait normal et logique de proposer à ces mutuelles de nous rejoindre. Et là, nous avons pu parfois entendre un « je vous aime, mais… » et nous avons analysé le « mais » qui faisait obstacle à la prise de décision.
Certaines mutuelles, tout en souhaitant partager nos valeurs et nos actions, ne voulaient pas entrer en rupture avec la fédération historique qu’est la FNMF. Et si la Fnim ne demande aucune exclusivité d’affiliation, ce n’est pas le cas ailleurs.
Adhérer à la Fnim pourrait être un facteur d’exclusion de la FNMF, et nous avons eu le cas d’une mutuelle qui a dû nous quitter, contrainte par les règles statutaires de l’autre fédération.
Partant de là, devions-nous en rester là et nous satisfaire d’une croissance de notre « fan-club silencieux » ? Nous avons décidé d’innover en proposant à ces mutuelles qui se retrouvent dans nos approches de les partager, à ces structures qui apprécient les services que nous rendons d’en bénéficier.
En pratique, comment cela s’organise ?
Nous nous sommes inspirés de certaines organisations, comme l’EIOPA, qui prévoient d’intéresser à leurs activités des structures qui n’en sont pas membres. Ainsi, nous proposons à toutes les mutuelles qui partagent nos positions de pouvoir les faire vivre à nos côtés, sans engagement fédéral.
Vous savez, les maîtres mots de notre fédération sont « indépendance » et « liberté ». Il nous semblait donc inacceptable que cette volonté d’indépendance et cet esprit de liberté ne puissent pas être vécus par certaines mutuelles. Celles-ci peuvent désormais partager nos actions, les co-construire avec nous, en initier de nouvelles et accéder à l’ensemble des services que nous développons pour accompagner les structures confrontées à la complexité croissante de notre secteur.
Le terme de mutuelle observatrice rend à la fois bien et mal compte de notre approche. Bien car il illustre l’absence du lien fédéral qu’est l’adhésion, mal car il peut être compris par certains comme une position passive. Alors que nous invitons toutes les mutuelles à être actives… Mais, dans ses aspects positifs, c’est bien le terme qui va le mieux au dispositif que nous proposons.
En détail, qu’est-ce que cela recouvre ?
Une mutuelle qui souhaiterait partager et animer nos actions, tout en n’optant pas pour une adhésion, quelle que soit la raison de cette position, peut adopter ce dispositif. Il lui permet de participer, en « observatrice », à nos travaux statutaires, d’être invitée, en « actrice » à toutes nos actions, ou d’utiliser les différents services mis en place. Une convention de partenariat est conclue avec la Fnim. Ce partenariat peut n’être que provisoire et déboucher sur une adhésion, ou s’inscrire dans le temps long.
Et du côté des cotisations ?
À strictement parler, il ne peut pas en avoir puisqu’il n’y a pas d’adhésion. La convention établit un niveau de contribution qui permet à la mutuelle de participer pleinement au fonctionnement de notre mouvement. Elle peut ainsi être l’égale de toutes les autres mutuelles à un seul détail près, le lien d’adhésion.
C’est aussi cela, notre définition du nouveau monde mutualiste.
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