On se souvient que le fait que Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française, soit également celui du groupe Vyv avait été critiqué, de façon plutôt virulente, et rendue publique par Gérard Vuidepot (voir Fil-Social n°30461), président de la MNH, la Mutuelle nationale des hospitaliers.
Le facteur déclenchant avait été la volonté de la Mgen de vouloir se développer auprès de la fonction publique hospitalière concurrençant, ainsi, la MNH, mutuelle historique du secteur (voir Fil-Social n°30382).
Ces critiques, émises lors d’un conseil d’administration de la FNMF ont été renouvelées par une déléguée de la MNH lors de la récente assemblée générale de la Mutualité Française (voir Fil-Social n°30816).
Selon plusieurs participants à cette AG, la réponse de Thierry Beaudet, renommé pour son urbanité, fut assez claire. Tout d’abord, il assume totalement cette double fonction. Double responsabilité que d’ailleurs, personne ne découvre, a-t-il rappelé. Quant il a été élu, en juin 2016, président de la Mutualité Française, il était président de la Mgen et n’a pas annoncé vouloir abandonner ce poste (voir Fil-Social n°20244). Ce qui allait devenir Vyv était, en outre, déjà publiquement sur les rails.
De même, il a ensuite redit qu’il s’attache à ne pas mélanger les rôles : il agit et parle au nom de la Mutualité lorsqu’il est rue de Vaugirard (siège de la FNMF) et agit et parle au nom de Vyv, lorsqu’il est dans la tour Montparnasse (siège de Vyv). Pour lui, d’ailleurs, cette position de président d’un groupe mutualiste lui permet de mieux appréhender les problèmes qui se posent aux mutuelles, par exemple lorsque une décision gouvernementale impactant leur activité est prise. C’est ainsi qu’il estime être le mieux à même d’être utile à l’ensemble des mutuelles. Cependant, il ne veut pas en faire une règle générale pour les présidents passés ou futur de la principale fédération du secteur.
Les explications de Thierry Beaudet ont été d’autant mieux reçues par les délégués à l’assemblée générale que la quasi-totalité des dirigeants mutualistes semblent partagés, au sujet de cette « altercation », entre l’étonnement et la désapprobation. L’étonnement, car, pour eux, les problèmes de concurrence ne sont pas nouveaux au sein du monde mutualiste. La MNH, estiment-ils en substance, se croyait, peut-être, à l’abri. La désapprobation, quant à la méthode. Que le président de la MNH ait transmis le texte de son interpellation à la presse leur a semblé pour le moins « déplacé ».
Quant au caractère « irréparable » de la querelle, il n’est pas forcément définitif. Si la prédiction est chose difficile, surtout quand elle concerne l’avenir, certains se souviennent avec amusement que l’un des grands regroupements (parmi de nombreux autres) de ce qui allait devenir Harmonie Mutuelle, du groupe Vyv justement, avait été précédé d’un procès entre les parties prenantes et de « mots doux » lancés publiquement contre le futur partenaire.
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