75% des Européens se sentent concernés à titre personnel par la prise en charge du grand âge et de la dépendance. Mais cette préoccupation, jugée majeure par 9 Français sur 10 et autant de soignants (médecins et infirmières), est largement insatisfaite : les deux tiers des Européens comme des Français se disent mécontents de la prise en charge de cette question dans leur pays. Résultat, 68% des Français se disent inquiets, voire angoissés à ce sujet, et ce niveau s’élève à 82% pour les aidants.
C’est le principal enseignement du Baromètre Santé 360 du groupe Nehs sur la thématique de la prise en charge du vieillissement et de la dépendance en France, réalisé par Odoxa avec le concours scientifique de la Chaire Santé de Sciences Po, Nehs, la FEHAP, France info et le Figaro Santé.
Il est vrai que les problèmes de santé arrivent en tête des préoccupations concernant sa propre vieillesse (42%) distançant la question des revenus (34%). A noter que les aidants inversent cette hiérarchie des préoccupations.
Confirmation : en cas de perte d’autonomie, les Français veulent rester à leur domicile, sous-estimant le coût des EHPAD et ayant peu de connaissance sur les dispositifs d’aides existants… De toute façon, ils les supposent insuffisants et estiment que l’action des pouvoirs publics est inadaptée dans ce domaine.
Contrairement aux EHPAD toujours majoritairement mal perçus (68% de mauvaise
image), les personnels de santé/soignants s’occupant de personnes âgées jouissent
d’une très bonne image que ce soit en établissements (60%) ou, plus encore,
lorsqu’ils interviennent à domicile (79%)
D’ailleurs les Français ont rarement prévu les moyens à débloquer pour faire face à ces difficultés : seulement 29% ont prévu une épargne spécifique et 10% ont souscrit une assurance dépendance. Même les aidants, plus concernés, ne sont guère plus prévoyants (36% et 22%).
La solidarité nationale s’impose, comme le 5ème risque
Pour une majorité de Français, le financement des actions en faveur du grand âge et de la perte d’autonomie doit relever de la solidarité nationale. Quelles sont les autres possibilités ? Le département (23%), puis les acteurs privés (complémentaires, mutuelles...) avec seulement 19%.
L’idée d’encourager, voire rendre obligatoire, la souscription d’une assurance-dépendance n’emporte l’agrément que de 23% des personnes interrogées, plaçant cette option en seconde position derrière la solidarité nationale, fut-elle au prix d’une augmentation de cotisation. Chez les aidants, on enregistre assez logiquement la même inversion de hiérarchie. L’idée de l’assurance dépendance recueille l’assentiment de 27% des personnes, dépassant de très peu la solidarité nationale (26%).
Illustration du défaut d’information et de rationalité des raisonnements, un tiers des répondants rejette les solutions proposées (solidarité nationale, assurance, augmentation des prix des services).
Les trois-quarts des Français approuvent la création d’un « 5ème risque » dédié au financement public de la prise en charge de la perte d’autonomie et du grand âge.
mm