Alors que les opposants à la réforme des retraites préparent activement la journée du 5 décembre, le président du Medef est intervenu, ce 19 novembre en réagissant aux conclusions du rapport du COR, dévoilées par Les Echos.
Pour Geoffroy Roux de Bézieux, qui n’a pas manqué de lister les « paradoxes de la société française », considère que la volonté de provoquer une réforme systémique au nom de l’équité ne peut pas faire l’impasse sur l’équilibre des systèmes de retraite. Il prend ainsi le contre-pied des dernières interventions d’Emmanuel Macron en replaçant le volet économique dans la réflexion.
Ce faisant, il se place justement dans la droite ligne d’un déjà-vieux-rapport du Conseil d’Orientation des Retraites qui indiquait clairement que le passage vers un système par points ne réglait absolument pas les enjeux financiers. Pire, un tel passage pouvait aggraver les perspectives économiques des régimes (voir Fil-Social n°2400).
Reprenant les propos de Laurent Berger, qui considère qu’il n’est pas possible de mener de front le chantier d’équilibre et celui d’équité, le responsable patronal propose de faire le premier avant le second, d’autant que les informations gouvernementales laissent penser que la transformation systémique s’étalerait sur plusieurs décennies. « Rien ne serait pire de se lancer dans cette réforme si les Français ont le sentiment que le régime n’est pas à l’équilibre et que finalement on leur cache quelque chose ».
Et pour faire pour cela, « la mesure la plus équilibrée, la plus juste, c’est l’âge pivot, parce que ça laisse une liberté de choix », avec une décote pour ceux qui partent avant un âge donné, qu’il envisage à 64 ans. Le levier de l’âge est d’ailleurs mis en exergue, par le rapport à paraître du COR, comme la solution la plus simple à mettre en œuvre.
mm