Mutualité

Stéphane Dedeyan : l’assurance comme financeur de services

Dans un entretien en deux volets, le directeur du groupe VYV aborde de nombreux points comme les pôles de développement des activités avec ForceVyv et la stratégie de regroupement qu’il souhaite pragmatique.

Dans un entretien en deux volets, le directeur du groupe VYV aborde de nombreux points comme les pôles de développement des activités avec ForceVyv et la stratégie de regroupement qu’il souhaite pragmatique.

 
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    Après une carrière au sein de l’assurance « traditionnelle », Stéphane Dedeyan a rejoint le groupe Vyv en octobre 2018. Il en est devenu le directeur général en février de l’année suivante.

    Dans cette première partie de l’entretien qu’il nous a accordé, il revient sur quelques points du plan de transformation du groupe, ForceVyv (voir Fil-Social n°30866).

    ForceVyv, la stratégie du Groupe Vyv, que l’on pourrait résumer par « Accompagner l’adhérent tout au long de son parcours de vie » pourrait-elle conduire à ce que l’assurance devienne le financeur, voire l’attribut, de services ?

    C’est tout à fait cela. Ce qui intéresse les clients, et encore plus les adhérents, beaucoup plus que de recevoir de l’argent pour résoudre leur problème, c’est que celui-ci soit résolu.

    C’est toute l’idée de ForceVyv. Cela est possible parce que notre groupe a cette caractéristique unique d’être un hybride entre activités d’assurance et activités de service, telles qu’établissements de soins, cliniques, cabinets dentaires, magasins d’optique, établissements pour personnes âgées, pour personnes handicapées. Cela va jusqu’à l’habitat. Ce que nous allons mettre en avant vis-à-vis de nos adhérents et nos prospects, c’est notre capacité à apporter une réponse concrète à leurs problèmes, dans des moments de vie particuliers. Et, effectivement, le coût de cette solution est financé par l’assurance.

    À notre sens, cette façon de voir les choses est encore plus vraie pour l’assurance santé que pour d’autres couvertures. L’assurance santé, en effet, est assez spécifique, car c’est assurer un très gros volume de prestations unitaires faibles avec une forte fréquence.

    L’automatisation a permis d’avoir une fluidité et une efficacité tout à fait remarquable. Mais la capacité à prendre en compte la partie émotionnelle, parfois la détresse, de la personne en cas de maladie n’est pas la même pour tous les assureurs. Et je pense qu’en tant que groupe mutualiste hybride, nous avons la capacité à la fois d’être présents, d’orienter, d’apporter des solutions au-delà du financement et, ainsi, de donner toute sa place à la relation humaine dans la protection sociale.

    Pour vous, ainsi que vous l’expliquiez lors de la présentation de ForceVyv, ce qu’apporte le groupe, « c’est de la diversification en activité d’assurance et c’est une logique de service généralisée ». Qu’en est-il de l’assurance de biens ?

    Tout d’abord, la Smacl fait partie du groupe et c’est important car c’est l’entité qui maîtrise cette matière assurantielle. Elle porte nos offres pour les personnes morales. Et, pour l’automobile et l’habitation, nous avons notre partenariat avec la Maif. Cependant, notre cœur de métier, aujourd’hui, c’est bien l’assurance de personnes. Comme nous allons travailler par moments de vie si, à l’intérieur de l’un de ces moments, se pose la question de l’assurance de biens, nous en proposerons avec la Smacl ou, si nécessaire, avec nos partenaires. Nous sommes dans un univers où prétendre que l’on va pouvoir faire tout, tout seul, pour accompagner les moments de vie des gens, serait un peu prétentieux.

    Vous êtes donc ouverts à d’autres partenariats ?

    Nous sommes et serons, mécaniquement, amenés à travailler en architecture ouverte, en partenariat, même dans l’activité de soins. Il serait impossible d’imaginer que, demain, parmi nos 11 millions de personnes protégées, tous ceux qui devraient, par exemple, être opérés du genou puissent l’être dans une clinique du groupe. Nous n’en avons pas suffisamment. Nous sommes, donc, obligés d’avoir des partenariats de conventionnement. Il en est de même, par exemple, pour les crèches. Si nous voulons développer le moment de vie parentalité, maternité et petite enfance, et si l’on veut apporter des réponses en matière de crèche il faudra forcément s’allier avec d’autres opérateurs pour que notre capacité de réponse soit nationale.

    La mutualité, en général, perd des parts de marché au profit des plus chers, bien souvent. N’est-ce pas la résultante de réseaux de distribution insuffisants ?

    La distribution, c’est l’un des points sur lesquels les mutuelles doivent travailler. Certaines de nos mutuelles sont dans une logique affinitaire, qui est très forte, mais qui n’a pas amené ces acteurs à développer des forces de distribution très importantes. C’est pour cela que, dans ForceVyv, il y a un projet qui s’intitule « augmenter la capacité de distribution ».

    Et puis, il y a aussi, outre celle des réseaux, les questions de coûts d’acquisition, de communication, de commissionnement.

    Au passage, on peut remarquer que ce n’est pas forcément le fait d’avoir des prix modérés qui attire les clients. C’est la preuve qu’ils veulent bien autre chose. Ils attendent une relation, un service, une sécurité.

    Le Groupe Vyv a annoncé avoir lancé avec succès une émission obligataire inaugurale d’un montant de 500 millions d’euros (voir Fil-Social n°30233). Vous aviez donc besoin d’emprunter ?

    En fait non. Nous aurions pu financer notre plan de transformation en autofinancement. Mais cela aurait été très complexe. La mise en œuvre de ce plan nécessite beaucoup d’agilité : notre capacité à agir vite est aussi importante que notre capacité agir tout court. Dans le groupe, tel qu’il est, il n’y a pas de système de consolidation, avec remontée des résultats. On ne peut pas capitaliser un trésor de guerre comme dans une holding avec des filiales. Quand un investissement est décidé, il y a une phase d’instruction avec la gouvernance, le bureau, le conseil d’administration, le comité de direction générale pour, ensuite, faire financer par toutes nos mutuelles, c’est un travail long. D’où, pour nous, l’intérêt de se financer auprès des marchés financiers. Il y a des intérêts fixes à payer par les mutuelles et nous disposons d’une somme d’argent qui permet de faire des investissements sans se poser la question de comment et qui participe à quoi.

    mm
  • Publié le 3 décembre 2019
  • Dépèche n°31398

pastille cfc

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