Retraite

Le Premier ministre, Édouard Philippe a reçu les partenaires sociaux ce mercredi 18 décembre. Une simple formalité pour la CGT et FO qui ont confirmé le maintien de leur mot d’ordre de retrait de la réforme des retraites, la commission exécutive de FO rejetant la responsabilité du blocage actuel sur le gouvernement. Seule importait finalement pour les médias présents à Matignon la dernière rencontre de la journée entre la délégation CFDT conduite par son secrétaire général, Laurent Berger, et le chef du (...)

 
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    Le Premier ministre, Édouard Philippe a reçu les partenaires sociaux ce mercredi 18 décembre. Une simple formalité pour la CGT et FO qui ont confirmé le maintien de leur mot d’ordre de retrait de la réforme des retraites, la commission exécutive de FO rejetant la responsabilité du blocage actuel sur le gouvernement. Seule importait finalement pour les médias présents à Matignon la dernière rencontre de la journée entre la délégation CFDT conduite par son secrétaire général, Laurent Berger, et le chef du gouvernement. Précédée d’une intervention de l’Élysée donnant à entendre qu’une amélioration autour de l’âge pivot était «  possible  », certains pensaient à tort qu’il s’agissait d’une ouverture décisive. «  On est très loin d’un accord  », indiquait à sa sortie Laurent Berger. La partie de poker menteur continue donc entre le duo Macron-Philippe qui souffle le chaud pour le premier, le froid pour le second, qui reste bel et bien en première ligne sur ce dossier, et le patron de la CFDT qui ne peut donner l’impression de céder trop facilement sur une question parfaitement subalterne : l’âge d’équilibre à 64 ans.

    Comme si le sort de la réforme se jouait sur cette question d’âge pivot ! Cette situation est d’autant plus anachronique que, dans un système par points, la notion d’âge de la retraite disparaît d’elle-même. C’est par exemple le cas en Suède où il n’y a plus d’âge légal de départ à la retraite. Certes, il faut fixer un âge minimum pour s’assurer que tous les assurés cotisent au niveau nécessaire pour la solidarité et garantissent ainsi le financement de dépenses non gagées par des cotisations (droits familiaux, minimum vieillesse, pensions de réversion, etc.). Mais au-delà, il n’est nul besoin de fixer un âge de départ en retraite.

    Ne pas méconnaître la logique des points

    La logique d’une retraite par points, c’est de donner toute liberté à l’assuré. S’il veut améliorer sa pension, il part plus tard, accumule des points supplémentaires et augmente le montant de sa pension. Si le nombre de points acquis à 62 ans lui suffit pour vivre et qu’il n’éprouve pas le besoin de prolonger son activité, il arrête de travailler et son compte de points n’augmente plus. Nous sommes bien dans ce cas de figure dans un schéma de «  retraite à la carte  » tel que le défend depuis toujours la CFDT, qui tient compte du fait que les individus ne sont pas égaux face à la vieillesse et à la maladie.

    Partant de là la seule question qui vaille le coup d’être posée porte sur le point de savoir comment on permet à des individus de se maintenir en activité et de travailler dans des conditions qui tiennent compte de leur âge croissant et de leurs capacités déclinantes. Bien qu’on ait eu assez peu d’indications sur le contenu des échanges entre Laurent Berger et Édouard Philippe, on ose espérer que cette question centrale a été évoquée.

    Pour le reste, après une mobilisation en demi-teinte mardi 17 décembre, la légère amélioration du trafic à la RATP et à la SNCF, observée le 18 décembre témoigne vraisemblablement, notamment à Paris, d’une prise en compte par les syndicats représentatifs d’une lassitude, voire d’une exaspération croissante des usagers. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres ou plus exactement de la base aux états-majors syndicaux. Même si ces derniers pourraient être tentés de relâcher la pression pendant la trêve de Noël, il n’est pas sûr que, sur le terrain, les partisans du «  on ne lâche rien  » soient prêts à céder. On en a vu un signe hier avec la suppression du service de prise en charge des jeunes enfants par la SNCF jusqu’au 24 décembre. Une «  prise d’otages  » dans les faits qui sera particulièrement mal vécues par les familles dans la période des fêtes et qui est, de fait, moralement inacceptable. De la même façon, des actes de vandalisme, évidemment non revendiqués, se multiplient dans la capitale (pneus de vélibs crevés, trottinettes détruites…) témoignant d’une volonté de porter atteinte à la liberté de circulation et de travailler des non-grévistes et d’ajouter encore au mécontentement ambiant. Ajoutons à cela une montée inquiétante des incivilités aux arrêts de bus... Bref des actes qui n’ont probablement rien à voir – on veut le croire – avec l’action syndicale, mais que les organisations s’abstiennent de condamner. Pour ne pas jeter plus d’huile sur le feu ? Ou pour l’entretenir ?

    En résumé, si la situation ne s’est pas éclaircie hier du côté des syndicats qui vont avoir du mal à trouver la porte de sortie sur un conflit social qui déborde très largement la seule question des retraites, elle reste tout aussi compliquée pour le gouvernement. D’une part, il a sans doute trouvé avec Laurent Pietrazsewski un successeur compétent à Laurent Delevoye, mais il s’est du même coup privé d’un rapporteur aguerri pour porter son projet de loi à l’Assemblée nationale. D’autre part, dans un contexte de mécontentement général, comment penser qu’une concession même importante sur un point de la réforme puisse désarmer les contestataires les plus virulents ?

    mm
  • Publié le 18 décembre 2019
  • Mise à jour: 19 décembre 2019
  • Dépèche n°31601

pastille cfc

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