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Alors que la mise en œuvre de la réforme du 100 % santé a franchi une étape importante le 1er janvier avec le déploiement des paniers de soins sans reste à charge pour l’optique, l’audition et le dentaire (couronnes et bridges), la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, s’est rendue, ce 8 janvier, dans trois centres mutualistes contigus (dentaire, audition et optique mutualistes) à Paris. C’est la deuxième fois en 6 mois que la ministre se déplace dans un centre mutualiste afin d’y expliquer la réforme (la première, le 5 juillet à Rouen).
La ministre a saisi cette occasion pour redire qu’elle estime que « 20 % des Français pourraient bénéficier de cette mesure et que le coût en est estimé à un milliard d’euros, dont 750 millions pour le régime obligatoire et un quart pour les organismes complémentaires ».
La mutuelle Umen à l’honneur
Est-ce parce que « le mouvement mutualiste s’est pleinement engagé dans cette réforme », ainsi que le dit Thierry Beaudet, président de la Mutualité française, ou est-ce, plus simplement, parce que la réunion en un seul lieu (ou presque) de trois centres est assez difficile à trouver, ainsi que l’exprime, plus modestement, une responsable de ces centres, que la ministre a choisi l’enseigne Ecouter Voir (optique et audition) (voir Fil-Social n°31526) et le centre dentaire contigu pour ce déplacement ?
C’est sans doute un mélange des deux hypothèses qui explique le choix de ces établissements, tous trois gérés par la mutuelle Umen (La mutuelle des professionnels de la presse, du spectacle et de la communication) dans le 2e arrondissement de Paris. Il est vrai, également, qu’ils sont de parfaites vitrines du renouveau des boutiques Ecouter Voir et il est vrai, de plus, que la ministre avait choisi de lancer, en 2018, le 100 % Santé lors du dernier congrès de la Mutualité française (voir Fil-Social n°26997).
Les réseaux mutualistes sont prêts
En outre, le réseau mutualiste, avec ses 2 800 services de soins et accompagnement peut jouer un rôle important dans le déploiement de cette réforme. Le réseau Ecouter Voir (1 200 points de vente) est, en effet, le 5e acteur du marché de l’optique et le 3e de l’audition en France. 477 centres dentaires sont, en outre, gérés par des mutuelles.
Cette visite fut l’occasion pour les responsables présents de rappeler quelques points clés de l’offre mutualiste en ces matières. Ainsi Arthur Havis, directeur général d’Ecouter Voir, rappelle que « Pour le lancement du 100% santé, nous avons créé une collection de 54 montures spécifiques de qualité, permettant à nos clients d’être intégralement remboursés ». Il s’agit de la gamme de lunettes Juste (voir Fil-Social n°30130).
Ainsi également, selon le même, « en audio, nous avons les meilleurs prix du marché avec un panier moyen inférieur de 9% aux tarifs pratiqués ».
Enfin, point important que souligne Véronique Bazillaud, directrice des affaires publiques de l’enseigne mutualiste, « les bénéficiaires du 100 % santé ont les mêmes garanties et les mêmes conditions générales de vente que l’ensemble de notre clientèle ».
Quelques petits problèmes à régler
On peut noter cependant que l’appellation 100 % Santé continue à faire plus ou moins débat. Ainsi, selon une responsable (médecin) du centre Umen, beaucoup de gens « pensent que cela signifie 100 % pris en charge par la Sécu ».
En outre, la nouvelle nomenclature dentaire ne semble pas simple à manipuler par les praticiens. Thierry Beaudet précisait sur ces sujets à la ministre que « d’ici la fin du mois, la totalité des professionnels de santé mutualistes seront formés à ces nouvelles normes », en particulier les dentistes. Ce qui est une forme de réponse à Nicolas Revel : le directeur général de la Cnam remarquant que « lorsque l’on va chez le dentiste, on ne sait jamais si l’on va avoir un reste à charge ».
Dans un autre domaine, cette formation aura également pour objet « d’anticiper toute suspicion sur la qualité de l’équipement, en audio prothèse notamment ».
Reste également à améliorer, selon le responsable de l’optique, la prise en charge de certaines corrections compliquées, en particulier celle qui convient aux gens souffrant de DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge).
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