Complémentaires santé

Le Fonds de la Complémentaire santé solidaire (CSS), ex Fonds CMU, a lancé en décembre une nouvelle publication périodique, Références Étude, en supplément de la lettre Références !.
Le premier numéro, daté de décembre mais mis en ligne le 6 janvier, présente les principaux résultats de l’étude réalisée en 2019 par le Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) sur les populations éligibles à la CMU-C et à l’ACS. « Qui sont-elles ? Quel est leur interlocuteur privilégié en cas (...)

 
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    Le Fonds de la Complémentaire santé solidaire (CSS), ex Fonds CMU, a lancé en décembre une nouvelle publication périodique, Références Étude, en supplément de la lettre Références !.

    Le premier numéro, daté de décembre mais mis en ligne le 6 janvier, présente les principaux résultats de l’étude réalisée en 2019 par le Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) sur les populations éligibles à la CMU-C et à l’ACS. « Qui sont-elles ? Quel est leur interlocuteur privilégié en cas de préoccupation pour leur santé et quelles sont leurs pratiques en matière d’automédication ? », telles sont les questions auxquelles ce document apporte des éléments de réponse [1].

    Un taux de non-recours élevé

    La première information donnée par le Crédoc, que la publication du Fonds CSS ne relaie pas, est que, jusqu’en 2019, les différentes réformes de la CMU-C et de l’ACS « ont eu pour effet d’augmenter significativement la population éligible mais aussi bénéficiaire des deux dispositifs  » mais « sans que le taux de recours atteigne des niveaux importants ».

    Eligibilité et recours à la CMU-C et à l'ACS Eligibilité et recours à la CMU-C et à l’ACS Credoc

    Ainsi, le Crédoc estime à « 54 % le pourcentage de personnes éligibles à la CMU-C mais n’en ayant pas demandé le bénéfice. Pour l’ACS, il serait de 63 % ». Soit un taux de recours de 46 % pour la CMU-C et de 37 % pour l’ACS.

    L’étude rappelle que pour la Drees, en 2017, « le taux de recours au dispositif CMU-C se situe entre 55 % et 66 % » et pour l’ACS, « le taux de recours au dispositif se situe entre 41 % et 59 % ».

    Les différences de chiffres pouvant s’expliquer, selon le Crédoc, par la date des études et aussi par le fait qu’elles ont été réalisées sur des bases différentes (population totale pour la Drees, population de 15 ans et plus pour le Crédoc) et avec des méthodes différentes.

    Restriction sur les dépenses de santé

    Les personnes éligibles à la CMU-C et à l’ACS se restreignent, beaucoup plus que l’ensemble de la population, sur les soins médicaux. : 30 % des personnes éligibles à la CMU-C et 34 % des personnes éligibles à l’ACS déclarent s’imposer des restrictions budgétaires en matière de santé, contre 21 % dans l’ensemble de la population. Remarquons, au passage, que parmi la population entière, ils n’étaient, en 1979, que 3% dans ce cas. Pour le Crédoc, cependant, « si les réformes successives de l’assurance maladie et les déremboursements de plus en plus nombreux peuvent en partie expliquer cette évolution, elle traduit aussi une volonté de dépenser plus pour entretenir sa santé et optimiser son bien-être ».

    Un état de santé moins bon

    Les personnes éligibles à la CMU-C et à l’ACS jugent leur état de santé moins bon que le reste de la population. Alors que 21 % des Français jugent leur état de santé « peu satisfaisant  » ou « pas satisfaisant du tout », un tiers des personnes éligibles à la CMU-C (34%) ou à l’ACS (33%) partagent ce sentiment. Ces populations déclarent plus souvent des affections courantes au cours du mois précédant l’enquête comme des maux de tête, des douleurs au dos, un état de nervosité, un état dépressif, des insomnies.

    En outre, les bénéficiaires de la CMU-C (33%) et de l’ACS (30 %) sont plus nombreux à souffrir d’une maladie chronique ou d’un handicap par rapport à la population générale (25 %) mais aussi par rapport aux personnes éligibles qui ne recourent pas à la CMU-C (21%) ou à l’ACS (21%).

    Qui vont voir les bénéficiaires en cas de problème de santé ?

    En cas de problème de santé, le médecin de ville est cité en première intention par 73 % des

    Français mais il est moins cité par les bénéficiaires de la CMU-C et de l’ACS, respectivement par 54 % et 67 % (il s’agit là de l’opinion des personnes interrogées et non de leurs comportements effectifs).

    Une hypothèse présentée est la difficulté d’accès, particulièrement pour les personnes en situation de précarité, à un médecin traitant, dans un contexte de baisse du nombre de médecins généralistes sur certains territoires.

    « Les refus de soins auxquels sont confrontés les bénéficiaires de la CMU-C et de l’ACS pourraient aussi constituer une piste d’explication » précise le document, qui cite une étude du défenseur des droits, selon laquelle ces refus de soins « discriminatoires, explicites et directes, vis-à-vis des bénéficiaires de la CMU-C et de l’ACS sont le fait de 9 % des dentistes, 11 % des gynécologues et 15 % des psychiatres ».

    Tout ceci explique sans doute pourquoi, en première intention, les bénéficiaires de ces dispositifs se tourneraient davantage vers le pharmacien que l’ensemble de la population

    (9 % pour l’ensemble des Français, 15 % pour les bénéficiaires de la CMU-C et 11 % pour les bénéficiaires de l’ACS).

    Quant à l’hôpital, si 5 % de la population générale le cite comme interlocuteur privilégié face à un problème de santé qui préoccupe, ce chiffre monte à 10 % pour celles éligibles à la CMU-C et à 12 % pour les éligibles à l’ACS.

    En revanche, les personnes éligibles à la CMU-C, qu’elles aient ou non ouvert leur droit, sont moins nombreuses que le reste de la population à acheter des médicaments sans prescription médicale : 51 % d’entre elles ont eu recours à l’automédication en 2018 contre 61 % de la population générale.

    L’enquête du Crédoc donne également des données sur la situation professionnelle des personnes éligibles à ces aides. Ainsi le taux de chômage est trois fois plus élevé parmi les personnes éligibles à la CMU-C et deux fois plus parmi celles éligibles à l’ACS que dans l’ensemble de la population. Lorsque ces personnes travaillent, elles sont davantage en intérim, en CDD et à temps partiel. Concernant le niveau d’étude, moins de 20 % des personnes éligibles à ces dispositifs ont un diplôme supérieur au baccalauréat contre 32 % en population générale.

    On peut trouver ici, l’étude complète (48 pages) et , le n°1 de Références Etude (2 pages).

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  • Publié le 13 janvier 2020
  • Mise à jour: 14 janvier 2020
  • Dépèche n°31749

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