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Jean-Paul Lacam a pris congé des journalistes ce vendredi 17 janvier 2020. Dans quelques jours il fera valoir ses droits à la retraite. Il sera remplacé par Marie-Laure Dreyfuss, désignée pour le remplacer en juillet dernier.
Originaire d’une petite commune du Lot où il est né en 1953, Jean-Pierre Lacam a conservé de son enfance en milieu rural une carrure de rugbyman – sport qu’il a pratiqué jusqu’à un âge avancé –, une vraie passion pour la pêche et un accent rocailleux et chaleureux. Poussé par ses parents agriculteurs à faire des études, c’est un brillant élève. Il passera une licence de mathématiques appliquées et des certificats de mathématiques fondamentales qui le conduiront à l’actuariat. Après sa thèse, il entre à la caisse de retraite du bâtiment et des travaux publics.
Les plus anciens d’entre nous l’ont connu grimpant un à un les échelons et devenant en 1992, directeur général de la caisse des employés, techniciens agents de maîtrise (Etam) du BTP, la CBTP. En 1994, il devient directeur de la CNRBTPIC (Caisse nationale de retraite du BTP et des industries connexes), caisse Agirc créée en 1947. Il remplace alors Gian Aiolfi, directeur de cette caisse, décédé dans un accident d’avion au Canada. Ces deux caisses de retraite fusionneront, en 1993, avec la CNRO (ouvriers) et les trois caisses de prévoyance, pour devenir Pro BTP, sous la houlette de Jacques Teillard.
Directeur général du groupe Taitbout ensuite, il passe à la construction du groupe Humanis après avoir réalisé les fusions avec Novalis, puis Aprionis. Il quittera le groupe pour rejoindre le CTIP à l’arrivée de Jean-Pierre Menenteau à la direction générale du groupe Humanis en 2014 et au moment du départ de Jean-Louis Faure du CTIP auquel il succède.
Avec son départ en retraite, c’est donc bien un « pilier » du paritarisme, au sens rugbystique du terme, qui s’efface au terme d’une carrière commencée en 1978 comme chef de service à la caisse des Etam du BTP, pour rejoindre sa terre d’origine du Lot.
Bien évidemment, Jean-Paul Lacam, qui tient de ses racines paysannes un caractère persévérant – il dit parfois « obstiné » – et prudent, a longuement préparé sa succession. C’est donc une spécialiste du monde de la prévoyance et de l’assurance qui prend le relais. Marie-Laure Dreyfus est en effet une juriste de 52 ans qui avait été nommée, en 2010, directeur adjoint de la direction des contrôles spécialisés et transversaux de l’Autorité de contrôle prudentiel (ACP). Deux ans plus tard, elle rejoint Actuaris. Elle est surtout connue pour sa grande connaissance de Solvabilité 2. Elle est d’ailleurs l’auteur du livre « Les grands principes de Solvabilité 2 » (éditions L’Argus de l’assurance, 3e édition novembre 2015). Elle a aussi publié « La Révolution digitale dans l’assurance » (éditions L’Argus de l’assurance, octobre 2018).
42 ans au service de la protection sociale
- 1978-84 : début de carrière à la Caisse Bâtiment et Travaux Publics (CBTP) au service actuariat.
- 1984-85 : secrétaire général adjoint de cette caisse de protection sociale des employés, techniciens et agents de maîtrise (Etam) des professions du bâtiment et des travaux publics.
- 1985-88 : secrétaire général de la CBTP.
- 1988-92 : directeur général adjoint de la CBTP.
- 1992-2003 : directeur général de la CNRBTPIC (caisse de retraite et de prévoyance des cadres du bâtiment, des travaux publics et des industries connexes).
- 2003-04 : directeur général adjoint du groupe Taitbout.
- 2004-08 : directeur général du groupe Taitbout.
- 2008-12 : directeur général du groupe Novalis Taitbout.
- 2012-14 : directeur général délégué d’Humanis.
- 2014-20 : délégué général du Centre Technique des Institutions de Prévoyance (CTIP).
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