Mutualité
 

Selon Christian Oyarbide, vice-président de la Mutuelle Les Solidaires (MLS), c’est parce que « la mutualité est un mouvement social et qu’elle n’a pas seulement pour mission de réparer mais aussi de transformer » que cet organisme (du livre III du Code de la mutualité) (voir Fil-Social n°26967) organise régulièrement des rencontres. La dernière en date, le 21 janvier, avait pour thème « Solidarité et Association : actualité d’un retour aux sources ? ».
Y étaient reçus Stéphane Junique, président (...)

 
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    Selon Christian Oyarbide, vice-président de la Mutuelle Les Solidaires (MLS), c’est parce que « la mutualité est un mouvement social et qu’elle n’a pas seulement pour mission de réparer mais aussi de transformer » que cet organisme (du livre III du Code de la mutualité) (voir Fil-Social n°26967) organise régulièrement des rencontres. La dernière en date, le 21 janvier, avait pour thème « Solidarité et Association : actualité d’un retour aux sources ? ».

    DR

    Y étaient reçus Stéphane Junique, président d’Harmonie Mutuelle et de Vyv Care mais aussi coauteur, avec Timothée Duverger, du Manifeste pour une solidarité active (voir Fil-Social n°27310) ainsi que Jean-Louis Laville, professeur au conservatoire national des arts et métiers, titulaire de la Chaire Économie solidaire et auteur du livre Réinventer l’association.

    L’économie sociale comme levier de transformation

    Le second nommé retrace l’histoire des associations et, en fait, de l’économie sociale, dont il trouve les sources dans l’associationisme du XIXe siècle, en particulier chez Tocqueville. L’associationisme, pour lui, « c’est en fait, le réel de l’utopie », qui consiste, « à partir de questions réelles, à faire évoluer le principe des utopies  », pour les appliquer. Il ne faut donc « pas réduire l’économie sociale à un délire utopique ».

    Il estime que dans la « modernité démocratique », trois principes s’opposent ou se complètent, l’utilitarisme (le libéralisme), l’étatisme et le 3e, occulté, est celui de l’association, qui n’est ni l’un ni l’autre.

    Posant « les problèmes plus en termes démocratiques qu’en termes économiques », ce principe s’oppose à ce qu’il nomme la « néo-philanthropie » ou « libéralisme compassionnel ». Mais, pour lui, l’économie sociale « s’est laissée enfermer dans le débat marché contre État ». Et il voit trois scénarii pour l’évolution du secteur. Premier scénario, « l’économie sociale travaille sur les bases du marché, en ne traitant que l’économique, le chiffre d’affaires ». Ce qui provoque souvent une « coupure entre dirigeants et professionnels ». Le 2e scénario, d’origine plutôt anglo-saxonne, c’est le social business, le capitalisme à but social, où « le capitalisme cherche une légitimité sociale  ». Le 3e scénario, le bon pour lui, serait de faire de l’économie sociale « un levier de transformation de la société  ». Pour le promouvoir, il faudrait commencer par « instaurer une solidarité entre formes émergentes de l’ESS et formes installées ».

    Les mutualistes en leur jardin ?

    Stéphane Junique, représentant une « forme installée », souhaite également que « les acteurs puissent se faire confiance et travailler entre eux  » et, parlant pour sa paroisse, il constate que « les mutualistes se sont trop repliés dans leur jardin, alors qu’ils doivent être davantage en lien avec les acteurs associatifs et coopératifs  ». Les mutuelles doivent aussi « renouer avec un discours et des actions » militantes et, également, mieux discuter entre elles [1]. Pour Harmonie, qui se veut « un entrepreneur responsable », le sujet « de l’état de la société est un sujet de préoccupation. [...] La question centrale étant de savoir comment refaire du lien » (la solitude toucherait 5,5 millions de nos compatriotes). « L’État ne peut pas tout faire, le secteur marchand ne le fera pas, d’où le rôle majeur des associations ». Autre question, celle des inégalités, et pas seulement dans l’accès aux soins. Il y a des « biens communs qui doivent échapper au marché, dont la santé et la protection sociale » et aussi la question environnementale. Là encore « l’État seul ne doit pas et ne peut pas s’emparer de ces sujets ».

    Il y a, pour lui, trois champs à travailler : celui de l’investissement social, celui de la force à redonner à ce type d’organisation, « qui permet d’impliquer des gens ordinaires ». Le troisième défi étant de faire ensemble.

    Les complémentaires en appendice de la Sécurité sociale ?

    Jean Sammut, président de MLS, conclut en expliquant qu’il « faut articuler entre projet d’entreprise et projet de mouvement ». Il critique, au passage, assez vertement l’emprise croissante de l’État sur le fonctionnement des mutuelles comme, dernièrement, la mise en place de la CSS qui « transforme les complémentaires en gestionnaires pour compte du régime obligatoire, au risque de devenir des appendices de la Sécurité sociale ».

    Jean-Philippe Milésy, grand spécialiste de l’économie sociale, résume cela quand il dit que « longtemps, ce secteur s’est pensé et placé entre le marché et l’État (on parlait alors de tiers-secteur). Aujourd’hui, estime-t-il, il n’y plus d’interstice entre les deux »

    Pour autant, Stéphane Junique estime que « les mutuelles ont plus de marge de liberté que ce que l’on veut bien dire. C’est à elle de ne pas se laisser faire ».

    Il prend l’exemple du 100 % santé, dont Harmonie a anticipé l’application (voir Fil-Social n°29372). C’était, entre autres, pour « montrer que ce n’était pas à l’État d’imposer un calendrier aux mutuelles. C’est aux assemblées générales et aux conseils d’administration de décider ». À rapprocher des mots de Jean Sammut, selon lequel, « dans les mutuelles, la démocratie est un outil de gestion ».

    mm
  • Publié le 23 janvier 2020
  • Dépèche n°31877

pastille cfc

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