Retraite

Invité ce jeudi 4 mars par l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis) à faire le point sur l’état d’avancement de la réforme des retraites, Laurent Pietraszewski, Secrétaire d’État auprès du ministre de la Santé et des Solidarités, chargé des retraites, n’a pas fait de révélations fracassantes. Bien sûr il s’est félicité du rejet des deux motions de censure introduites par la droite et par la gauche pour contester l’usage fait du 49 3 sur un sujet aussi sensible que la retraite. L’essentiel (...)

 
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    Invité ce jeudi 4 mars par l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis) à faire le point sur l’état d’avancement de la réforme des retraites, Laurent Pietraszewski, Secrétaire d’État auprès du ministre de la Santé et des Solidarités, chargé des retraites, n’a pas fait de révélations fracassantes. Bien sûr il s’est félicité du rejet des deux motions de censure introduites par la droite et par la gauche pour contester l’usage fait du 49 3 sur un sujet aussi sensible que la retraite. L’essentiel pour lui reste que les projets de loi sont adoptés, que la majorité a tenu bon et que le gouvernement sort renforcé du soutien qu’elle lui a apporté. Au passage, le secrétaire d’État a constaté que l’opposition des Républicains répondait au souci légitime de ses dirigeants de «  marquer le coup  », bien qu’ils aient été «  plus dans la critique que dans la proposition  ». Il a, en revanche, taclé la gauche qui était également dans la critique, mais «  qui n’a fait aucune proposition  ».

    Cette première étape franchie, on entre dans un second stade avec une plénière du gouvernement et des partenaires sociaux le 6 avril, puis le débat des projets de loi au Sénat qui prendra en compte les conclusions sur le financement. Le représentant du gouvernement estime qu’en réalité les choses devraient se passer un peu différemment au Sénat, la question posée était de faire vivre simultanément démocratie sociale et démocratie politique. La difficulté pour le gouvernement sera alors de montrer que tout n’est pas joué d’avance et qu’il existe des espaces pour le débat.

    Estimant qu’avec une réforme de cette ampleur, «  on change de terrain de jeu  », dès lors que l’État employeur a un rôle à jouer et que l’on voit poindre d’autres syndicats représentatifs, ce sont les pratiques en vigueur qui sont interpellées et qui doivent s’adapter. «  Bien sûr je souhaite que tout cela se finisse par un accord avec les partenaires sociaux  », affirme Laurent Pietraszewski, en glissant, l’air de rien, que «  l’enjeu pour les organisations représentatives c’est aussi de retrouver une place d’intermédiaires dans une période où ils ont été très chahutés  ». Observant que l’État employeur est prêt à maintenir son niveau d’engagement sur les questions de pénibilité et de compensations pour les régimes spéciaux, il refuse en revanche de «  s’engager sur les PLFSS pour les vingt ans à venir  », ce qui n’est ni faisable ni raisonnable.

    C’est à ce niveau du discours que se manifeste avec les journalistes sociaux le même décalage qu’avec les Français en général. D’un côté, ils souhaitent que le gouvernement se montre respectueux des partenaires sociaux en ouvrant le champ des négociations, de l’autre ils voudraient tout de suite des précisions chiffrées sur des engagements dont le gouvernement attend qu’ils résultent de ces négociations. Sur les pénibilités par exemple, l’ancien DRH d’Auchan estime que c’est au plus près du terrain, notamment au niveau des branches professionnelles que des mesures très concrètes doivent être prises parce qu’elles correspondent aux demandes des employés et des salariés. Le problème c’est évidemment qu’avec 700 branches, qu’il faudrait ramener à 200, on bute sur un problème de complexité et qu’aucun bilan sur ce sujet des référentiels de branches n’existe pour le moment.

    Bien entendu le représentant du gouvernement souhaite que la conférence sur le financement parvienne à faire des propositions. «  Dans un système universel, il faut des critères d’équilibre et l’âge est le premier d’entre eux  ». Sur ce point, Laurent Pieztraszewski s’anime quand il déplore que «  depuis des années on gère les problèmes économiques de la France avec des mesures d’âge qui ont ancré dans les esprits l’idée qu’on pouvait partir en retraite toujours plus tôt. Cela doit changer. Il faut créer dans les entreprises les conditions pour favoriser le maintien dans l’emploi des seniors et le faire de manière non contraignante. Sur ce point je crois plus aux incitations et à la liberté qu’à l’obligation  ». Certes, mais comment fait-on si le patronat n’a aucun intérêt à un changement ?

    De façon plus générale, le représentant du gouvernement s’est heurté, face à des journalistes soucieux d’obtenir «  des réponses précises à des questions précises  », à une série d’incompréhensions sur les mécanismes de fixation de la valeur du point, qui ne peut évidemment pas se programmer plusieurs années à l’avance, ou encore sur la «  notion de revenu moyen d’activité  » que l’Insee tarde à établir. À des préoccupations très terre-à-terre auxquelles il n’y aura pas de réponses aussi longtemps que les partenaires sociaux n’acceptent pas de s’en saisir, le représentant du gouvernement oppose au final le point de vue très politique d’un élu qui a rejoint la REM pour remplir un contrat moral avec les Français. À quelques jours des municipales, le discours ne pouvait pas aller très au-delà de ce qu’il a été : courtois mais convenu.

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  • Publié le 4 mars 2020
  • Mise à jour: 5 mars 2020
  • Dépèche n°32310

pastille cfc

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