Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, et Christelle Dubos, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, ont travaillé de concert avec les caisses nationales de sécurité sociale - la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), la Caisse centrale de la mutualité sociale agricole (MSA), l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS) – la Banque de France, la Fédération bancaire française et les acteurs bancaires concernés « afin que les personnes les plus précaires continuent de percevoir les aides auxquelles elles ont droit et d’exécuter les opérations bancaires dont elles ont besoin dans les meilleures conditions ».
Le Gouvernement a ainsi décidé le versement anticipé par les CAF et caisses de MSA des prestations sociales qu’elles gèrent, afin qu’elles soient disponibles sur le compte bancaire de tous les allocataires concernés dès le 4 avril 2020. Cette décision s’applique à l’ensemble des allocations et prestations versées par ces organismes : minima sociaux (RSA, allocation adulte handicapé, …), prime d’activité, aides personnelles au logement, allocations familiales.
Les personnes bénéficiant de ces aides et souhaitant retirer de l’argent liquide pourront dès samedi le faire soit auprès des distributeurs automatiques de billets au moyen de leur carte de retrait, soit, à défaut, en se rendant dans leur agence bancaire.
Les allocataires ont été informés par les CAF et caisses de MSA de ce versement précoce depuis dimanche 29 mars.
Une réponse très théorique pour de nombreuses personnes
Cette annonce répond à un objectif honorable. Mais elle sera aussi l’occasion de grincements de dents. La crise que nous traversons montrera en effet cruellement les failles de notre système. Ainsi, en zone rurale, combien de bureaux de postes ont été fermés ? Combien de villages sont dépourvus de distributeurs de billets car leur taille ne répond pas aux critères des réseaux, y compris de ce qui devrait être du service public.
Hasard du calendrier, cette annonce intervient le jour même où nous avons recueilli le témoignage d’une femme seule, âgée de 50 ans et bénéficiaire du RSA. Elle se demandait comment récupérer « l’argent du loyer ». Pas de bureau de poste ouvert à 30 km à la ronde (et d’ailleurs pratiquement plus de transports publics pour s’y rendre), et sa carte sur laquelle repose tous les espoirs gouvernementaux ne fonctionne pas. Cas isolé ? Malheureusement pas.
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