À l’occasion d’un échange avec la presse, Jérôme VOLLE et Emmanuel DELÉTOILE, présidents et vice-président du groupe Agrica ont tenu à souligner à la fois « du rôle essentiel du secteur agricole pour assurer la sécurité alimentaire de nos populations » et tout le sens que prenait en ces circonstances l’existence d’un groupe de protection sociale professionnel.
Un sens qui s’exprime notamment dans la réorganisation, en urgence, des dispositifs d’action sociale : les moyens de chaque entité ont été mutualisés au niveau de la sommitale afin de pouvoir lancer un plan d’urgence apportant un soutien financier (de 500 à 1500 euros), sans conditions de ressources ou de fournitures de documents particuliers. La procédure est ultra-simplifiée : le demandeur reçoit une première réponse dans les 48 heures et un versement sous huit jours. Lancé la semaine dernière, ce plan d’urgence a fait l’objet de 260 demandes et les responsables du groupe s’attentent à un accroissement rapide des flux.
Comme les autres acteurs de la protection sociale, Agrica a déjà pris des mesures de soutien à l’économie avec des reports de cotisations et des maintiens de couverture. Interrogés sur la situation des arrêts de travail « Covid-19 » (personnes en quarantaine préventive, garde d’enfants…), ses responsables ont indiqué prendre en charge l’ensemble des arrêts de travail, qu’ils soient ou pas prévus dans les contrats. Tout comme le groupe prendra en charge les situations de chômage partiel.
Indiquant qu’il était beaucoup trop tôt pour évaluer l’impact financier de la pandémie sur les comptes des institutions du groupe, ses dirigeants se montrent raisonnablement optimistes. « Sur le plan économique, le secteur agricole est globalement moins impacté, à l’exception de certains secteurs » indique Frédéric Hérault, directeur général. Il s’attend bien naturellement à une augmentation de la sinistralité (« variable selon les contrats »), avec des effets « qui ne devraient pas être de nature à déstabiliser le groupe ».
Comme tous les organismes de protection sociale et plus généralement le secteur des services, Agrica est passé au télétravail. La bascule s’est faite très rapidement, en quelques jours. « Nous conservons toute notre capacité, mais le paradoxe est que nos clients ont de plus en plus besoin de proximité » commente Emmanuel Delétoile.
Il est intéressant de s’attarder sur les moyens déployés. Administrateurs et direction reconnaissent qu’avec le mouvement des gilets jaunes puis les grèves à répétition, la montée en charge du télétravail était déjà engagée. « La motivation de nos équipes à répondre aux situations difficiles vécues par nos publics a également beaucoup joué » indique Jérôme Voile.
Et pour demain ? Il semble à tous évident que cette période va modifier beaucoup de choses. « nous devons réagir rapidement, et nous allons à l’essentiel en se posant beaucoup moins de questions que d’habitude » commente Frédéric Hérault. Son président reconnaît que la pratique du télétravail pourrait bien inspirer l’organisation des instances de demain, les élus étant répartis sur tout le territoire. Pour Frédéric Hérault, « le futur est effectivement à construire », mais il s’agit toutefois d’un sujet compliqué qui doit être abordé de manière globale car il interroge le modèle d’organisation, le modèle économique et le modèle social de la structure. Une chose semble certaine pour lui : « de l’ancien monde, on ne pourra (devra) pas tout garder »...
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