Le comité directeur de MG France, réuni le 30 avril, a pris « acte avec satisfaction de la place enfin reconnue par le gouvernement aux médecins généralistes traitants dans le diagnostic et le suivi des patients covid à partir du 11 mai ».
Le syndicat des généralistes rappelle le dispositif retenu :
- Les patients présentant des symptômes de covid seront examinés par leur médecin traitant.
- Après avoir établi le diagnostic clinique de covid, le médecin généraliste prescrira les examens biologiques (PCR) afin de confirmer l’infection à coronavirus.
- En cas de résultat positif, le médecin déclenchera une consultation d’annonce présentielle ou à distance qui aura pour objectifs d’identifier les cas contacts de l’entourage du patient, avec son accord, de lui proposer une surveillance et un traitement, et de lui donner les indications nécessaires pour lui éviter de contaminer d’autres personnes. Au cours de cette consultation, le médecin généraliste renseignera le système d’information de l’Assurance maladie. Cette action de santé publique sera rémunérée comme toute consultation d’annonce d’une maladie potentiellement grave (MIS), soit une majoration de 30 euros en sus du tarif de la consultation.
- Une plateforme territoriale co-gérée par l’assurance maladie et par les professionnels de santé du territoire aura alors la charge d’élargir la recherche des sujets contacts, et de leur indiquer les précautions nécessaires à l’arrêt de la diffusion du virus (mesures de quarantaine).
Un téléservice dénommé « Contact Covid » élaboré par l’Assurance Maladie et accessible via amelipro sera disponible à compter du 11 mai prochain. Il permettra aux médecins d’enregistrer l’ensemble des informations concernant leur patient et les éventuels cas contacts qu’ils auraient recensés.
Si MG France se félicite d’avoir pu définir avec l’Assurance Maladie les conditions de réalisation de ce parcours de soins, le syndicat considère que des questions restent en suspens :
- Les médecins généralistes doivent pouvoir s’appuyer sur un diagnostic biologique rapide (12 à 24h maximum week-end compris) et accessible en tous points du territoire.
- La négativité du test PCR ne doit pas entraîner d’erreurs diagnostiques. Puisque les tests PCR ont environ 30% de faux négatifs, il est impératif de pouvoir refaire le test quelques jours plus tard en cas de forte suspicion clinique de covid. Dans cette attente, le patient suspect doit respecter un confinement strict.
- Tant que les instances scientifiques de notre pays ne garantissent pas que la négativité du test PCR permet sans risque de ne pas isoler le patient symptomatique, celui-ci doit bénéficier du même dispositif.
- Enfin les médecins généralistes n’accepteront pas de participer à une action de santé publique en prenant un risque important pour leur propre santé. L’examen clinique en présence du patient n’est possible que si le patient et le médecin disposent chacun au minimum d’un masque chirurgical et des équipements de protection individuels appropriés.
mm