Mutualité

Les propositions chocs de la Mutualité Française

"Passer du dire au faire"... Dans un document de 24 pages, la FNMF définit 5 axes d’actions et avance 24 propositions pour faire évoluer notre système de santé.

"Passer du dire au faire"... Dans un document de 24 pages, la FNMF définit 5 axes d’actions et avance 24 propositions pour faire évoluer notre système de santé.

 
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    La FNMF a rendu publiques ses propositions émises dans le cadre du Ségur de la Santé. «  Cette crise nous l’a rappelé, la place de la santé repose sur nous tous. Notre système de santé nécessite des transformations profondes  » précisait Thierry Beaudet. Mais il n’est pas certain que les ambitions mutualistes soient partagées par tous.

    Faire disparaître l’exercice isolé de la médecine

    C’est le cas d’une des mesures phares préconisées par la FNMF, une réforme profonde de la médecine de premier recours. Pour la fédération mutualiste, «  le cloisonnement des acteurs de santé, le morcellement de l’offre de soin de 1er recours et la difficulté de partager l’information médicale sont malheureusement constatés depuis trop longtemps  » qui ajoute au nombre de difficultés «  une organisation des parcours et une orientation des patients compliquées  ». Elle n’a donc aucun doute sur la nécessité d’une mutation profonde de l’offre de soins qui consiste à «  abandonner progressivement l’exercice isolé des professionnels de santé du 1er recours  ». S’appuyant sur plusieurs sondages, elle considère que les professionnels de santé sont prêts à une telle évolution qui consiste à «  faire de l’exercice systématique des professionnels de santé en équipe et en réseau au sein d’Espaces de Santé Pluriprofessionnel (ESP) la règle à un horizon de 5 ans. »

    Quelle incitation à faire ? Là encore, la FNMF est volontariste, puisqu’elle propose une rémunération au forfait des soins faisant intervenir plusieurs professionnels et, a contrario, une « minoration sensible » de la rémunération de ceux ne s’inscrivant pas dans cette logique. Quant aux modes de financement, ils doivent être «  lisibles pour les acteurs et associer tous les financeurs, en particulier les organismes complémentaires  ».

    Les syndicats de médecins n’ont pas tardé à réagir. Interrogé par le Quotidien du Médecin, le Dr Jacques Battistoni, président de MG France, ne mâche pas ses mots : « Cette proposition est clairement une menace d’une baisse de revenus avec une minoration de la valeur du C (ou G). Je n’aime pas cette façon de faire, et je pèse mes mots ». Et de compléter : «  Quand on propose une minoration des revenus, on met d’emblée en place une forme de coercition  ». Même opposition avec le SML qui «  dénonce les provocations  » d’une Mutualité française accusée de vouloir « mettre la médecine libérale en coupe réglée  » et qui «  prône la fin de la liberté d’exercice des médecins libéraux en rendant obligatoire l’exercice en mode kolkhoze et les rémunérations collectivistes qui s’y rattachent  ».

    Redéfinir l’échelon régional

    Autre proposition majeure, la FNMF que la prévention est une compétence à transférer aux régions avec les moyens aujourd’hui alloués au Fonds d’intervention régional (FIR) et aux ARS. Ces dernières sont invitées à «  revoir leur organisation  ». Celle-ci, considère la fédération, a complexifié leur gestion de la crise. Du coup, la FNMF propose qu’elles se transforment en «  régulatrices des services rendus à la population  ». Elle explique que «  pour ce faire, elles doivent se détacher de leur ambiguïté vis-à-vis du secteur hospitalier public et s’assurer en neutralité de la complémentarité et des subsidiarités entre tous les acteurs  ».

    L’État quant à lui, doit être positionné «  comme le stratège et le garant du principe d’égalité  », fixant les grandes orientations et les objectifs de santé publique. Il doit conduire la transformation de l’Ondam qui doit reposer pour toutes ses composantes sur une assiette pluriannuelle. Au passage, et dans l’esprit de coordination de sa proposition de l’offre de soins, la FNMF propose la fusion des enveloppes ville et hôpital « pour correspondre à la médicalisation de la régulation et assurer l’opérationnalisation des parcours  ».

    Reconstruire le processus conventionnel

    Autre proposition force, la Mutualité propose de revoir les modalités servant de base aux conventions médicales. Les négociations devraient intégrer les usagers du système de santé et les fédérations hospitalières et du secteur médico-social, et être organisées «  en cycles d’une durée de cinq ans débutant nécessairement par une négociation pluriprofessionnelle (accord-cadre interprofessionnel) déclinée éventuellement par profession  ».

    Redéfinir le rôle des Ehpad

    Les Ehpad ont été durement éprouvés par une crise qui « a aussi mis en exergue les carences du modèle de l’Ehpad tel qu’il existe aujourd’hui, faiblement médicalisé et structurellement en marge des préoccupations des autorités sanitaires  ». La FNMF propose « de refondre le modèle de l’Ehpad, renforcer ses compétences médicales et les ouvrir sur le territoire, afin d’en faire un centre de ressources gériatriques  », participant pleinement à la vie des Espaces de Santé Pluriprofessionnel qu’elle appelle de ses vœux. Cette réorganisation passe par médicalisation renforcée notamment par la salarisation de médecins généralistes, la présence d’infirmières en pratiques avancées, y compris la nuit, l’équipement médical de certains lits et la création de nouveaux postes de soignants (coordonnateur de parcours).

    Par ailleurs, les Ehpad doivent constituer des plates-formes gériatriques de proximité proposant un bouquet de services modulables et adaptés aux personnes à domicile : télésurveillance 24H/24H, équipes mobiles, télémédecine, dispositifs de répit pour les aidants ou aide aux démarches administratives par exemple.

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  • Publié le 17 juin 2020
  • Mise à jour: 9 juillet 2020
  • Dépèche n°33184

pastille cfc

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