Alors qu’une récente étude (voir Fil-Social n°33317) révèle que 27 % des agents territoriaux envisagent de quitter le secteur public, Serge Brichet, président de la MFP revenait sur le dossier de la protection sociale complémentaire des agents publics, en passe de devenir une véritable Arlésienne.
Depuis près d’un an, les rapports se sont succédés, les propos ministériels multipliés et un projet de loi annoncé pour octobre. Pourtant, Serge Brichet « ne voit rien venir » et reconnaît « ne rien savoir des intentions gouvernementales » : « il n’y a aucune proposition concrète que nous pourrions analyser et challenger ».
Le président de la MFP pose le décor : « On ne peut pas dire que la protection sociale complémentaire contribue à l’attractivité de la fonction publique. Avec la crise sanitaire, les agents publics se sont retrouvés en première ligne. Ils étaient des ‘héros du quotidien’ avant le 17 mars et ils le sont toujours après le 22 juin. D’où l’indispensable reconnaissance de ces métiers. Elle est l’objet des promesses très fortes de la part des pouvoirs publics, notamment dans le cadre du Ségur de la Santé, mais celles-ci ne concernent qu’une partie des agents publics, les hospitaliers. Quelle place sera réservée à la protection sociale complémentaire, dans cette phase de reconnaissance ? ».
Il veut voir un signe positif dans la nomination comme Ministre de la transformation et de la fonction publique de Amélie de Montchalin. Mais cela sera-t-il suffisant ? Il pointe la diminution régulière des participations des ministères au financement de la santé et de la prévoyance, et les retards de ces versements.
Engagée de longue date, l’action partagée de la MFP et des organisations syndicales (voir Fil-Social n°32042) a été retardée par la crise sanitaire. Ce qui explique qu’il leur a fallu attendre l’été pour que l’Observatoire MFP des fragilités sociales publie un second document « Indispensables et fragiles » sous forme de mook [1] à la fois témoignage et plaidoyer. Ce document porte les constats et les enjeux.
D’ici quelques semaines, et dans la perspective d’un éventuel débat parlementaire sur la question, la MFP et les organisations syndicales rendront publique leur plateforme de proposition (et de revendications). Sans anticiper sur le contenu de cette plateforme (« toujours en chantier »), Serge Brichet égrène quelques fondamentaux de la démarche MFP.
Il rappelle ainsi que les agents publics sont des salariés et que « comme tous les salariés, ils ont droit à une protection sociale complémentaire décente ». Il admet que le message n’est pas nouveau, regrettant presque « qu’il soit récurrent ». Parmi les pistes qu’il avance, revient celles d’un crédit d’impôt et d’une remise à plat des aides publiques aux complémentaires. Faut-il pousser l’analogie avec les salariés jusqu’à rendre cette PSC obligatoire ? Sur ce point, Serge Brichet relève que cela ne fait pas parties des demandes des agents publics et des syndicats. A suivre donc.
mm