Les Français manifestent de fortes craintes quant à la perte d’autonomie et son financement nous confirme une étude Odoxa pour le Cercle Vulnérabilités et Société, publiée ce 15 septembre.
Attachés à la situation de leurs aînés, ils expriment clairement l’importance qu’ils accordent à la question. 92% de nos concitoyens affirment en effet que la perte d’autonomie liée au grand âge est une question de société importante. Ils sont même 44% à la juger « très » importante.
Invités à se prononcer sur les politiques publiques sociales et de santé les plus prioritaires à leurs yeux, les Français placent le financement de la dépendance en 4ème position, derrière de grandes priorités : financement de l’hôpital public (61%), lutte contre la pauvreté et la précarité (54%) et lutte contre les déserts médicaux 46%.
Avec 36% des citations, elle devance même la lutte contre le cancer (30%), la prise en charge du handicap (23%) ainsi que la lutte contre les maladies rares (15%) et le soutien au développement numérique en santé (9%).
Si nos concitoyens attachent tant d’importance à la perte d’autonomie, c’est qu’elle les concerne potentiellement tous : 85% d’entre eux nous confient craindre de se retrouver un jour dans une situation de perte d’autonomie et de rencontrer des difficultés de financement.
Leurs craintes, à titre personnel, sont d’autant plus fortes qu’elles sont renforcées par un regard négatif sur les modes de financement des réponses sociales. 72% d’entre eux affirment en effet qu’elle n’est aujourd’hui pas suffisamment financée par les politiques publiques. C’est particulièrement le cas des plus concernés d’entre eux : 84% des 65 ans et plus le pensent.
Estimant que la situation actuelle est déjà problématique, les Français sont aussi pessimistes pour l’avenir. 68% d’entre eux estiment en effet que le financement de la perte d’autonomie liée au grand âge est mal anticipé en fonction de l’augmentation du nombre de personnes âgées.
Les Français conservent leur attachement au principe de solidarité. Pierre angulaire des politiques sociales et de santé, c’est aussi sur ce principe que nos concitoyens souhaitent appuyer le financement de la dépendance. 46% des Français optent ainsi pour la solidarité et plus particulièrement les plus modestes d’entre eux (51%). Selon eux, les plus riches doivent cotiser davantage en conservant des droits identiques pour tous.
Mais la tradition française vacille face à d’autres principes. 36% des Français préfèreraient en effet que l’on finance la perte d’autonomie sur un principe d’égalité, c’est-à-dire une cotisation et des droits identiques pour tous.
Le principe de proportionnalité séduit en revanche moins. Seuls 17% des Français souhaiteraient ainsi financer la dépendance en adaptant les droits en fonction du niveau de cotisation.
La tendance à l’individualisation de la prise en charge des risques est de plus en plus présente dans notre société. Il est donc logique que cette idée soit appréciée en matière de financement de la dépendance. Sans qu’elle ne vienne remplacer l’intervention de l’Etat, 74% de nos concitoyens se déclarent favorables à la possibilité de contracter volontairement une assurance dépendance.
Certains vont même plus loin et souhaitent que l’on rende obligatoire les contrats de prévoyance individuelle tout au long de la vie active. 59% des Français approuvent cette idée.
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