Politique

En démarrant son discours de politique générale par sa volonté d’un « changement de méthode » et par le sujet qui sera « au cœur de l’acte 2 » du quinquennat, à savoir « l’ambition écologique », Édouard Philippe entendait répondre à la double inquiétude manifestée par les Français ces derniers mois. Celles des ’gilets jaunes’ qui veulent s’inscrire dans un modèle de consommation traditionnel et celle des électeurs aux européennes, qui placent la dégradation des conditions de vie sur la planète au premier rang de (...)

 
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    En démarrant son discours de politique générale par sa volonté d’un «  changement de méthode  » et par le sujet qui sera «  au cœur de l’acte 2  » du quinquennat, à savoir «  l’ambition écologique  », Édouard Philippe entendait répondre à la double inquiétude manifestée par les Français ces derniers mois. Celles des ’gilets jaunes’ qui veulent s’inscrire dans un modèle de consommation traditionnel et celle des électeurs aux européennes, qui placent la dégradation des conditions de vie sur la planète au premier rang de leurs préoccupations.

    La difficulté de l’exercice n’est pas mince, car ces deux revendications, correspondant à deux approches générationnelles, ne se rejoignent pas. En caricaturant le propos on pourrait dire que quand les uns se sont soulevés contre la hausse du prix de l’essence, les autres militent pour le développement d’alternatives aux énergies fossiles.

    Des orientations pour l’assurance chômage

    Partant de là, le chef du gouvernement n’avait finalement aucune raison de modifier une ligne qui, sauf sur la méthode, reste globalement la même. L’intérêt principal de l’opération est de rappeler quelles réformes vont s’engager dans les prochains mois et de préciser le calendrier. C’est ainsi qu’en matière de protection sociale, le Premier ministre a souligné que sur l’assurance chômage, la réforme préparée par les pouvoirs publics après l’échec des négociations le 18 avril dernier, seront présentées le 18 juin par la ministre du Travail Muriel Pénicaud. Un bonus-malus sera institué pour freiner le recours aux contrats courts dans les cinq ou dix secteurs qui en font le plus largement usage. Une ’mesure transversale’ sera prise pour limiter les CDD d’usage. Des mesures seront prises pour que l’allocation mensuelle de chômage ne dépasse pas le dernier salaire mensuel, pour introduire «  une dégressivité de l’indemnisation pour les titulaires des salaires les plus élevés qui sont en mesure ure de retrouver un emploi plus vite que les autres  » et pour renforcer l’accompagnement des chômeurs. On a noté qu’Edouard Philippe, qui a «  regretté l’échec des négociations  », a souhaité que les partenaires sociaux prennent «  toute leur place dans l’application de ces mesures  ».

    Des mesures pour les familles monoparentales

    Au titre de la justice sociale, le chef du gouvernement a souligné que sur l’ensemble du quinquennat les impôts auront baissé de 27 Mds€. Il a donc confirmé que la taxe d’habitation sera supprimée pour l’ensemble des Français en 2020. Une réforme du financement des collectivités locales figurera, par ailleurs, dans le budget de 2020. «  Le taux d’imposition de la première tranche de l’IR, qui regroupe 12 millions de foyers, a encore ajouté le Premier ministre, sera abaissé de trois points. Cela représente un gain moyen par foyer de 350 €, soit, à ce niveau, un tiers de l’impôt en moyenne ; c’est massif, c’est clair, c’est net. Les 5 millions de foyers de la tranche suivante bénéficieront d’un gain moyen de 180 €  ». Ces baisses seront votées dans le projet de loi de finances pour 2020. Édouard Philippe a aussi marqué sa volonté d’engager le chantier des niches fiscales en se concentrant «  sur les niches anti-écologiques, les niches concentrées sur les très grandes entreprises et les niches qui en fait réduisent les droits sociaux des salariés, comme la déduction forfaitaire spécifique  ».

    Toujours au titre de la justice sociale, Édouard Philippe a ajouté des mesures en faveur des familles monoparentales : «  dans le plan Pauvreté, nous avons prévu l’ouverture de 30 000 places en crèches et la formation de 600 000 professionnels. Un service unique d’information des familles sera créé en 2020 pour connaître en temps réel, les places de crèches et d’assistantes maternelles disponibles. Enfin, dès juin 2020, le Gouvernement mettra en place un nouveau système pour protéger les personnes seules contre le risque d’impayés des pensions alimentaires  ». 

    Enfin, le Premier ministre s’est exprimé sur un dernier aspect de l’injustice sociale, à savoir les urgences hospitalières. «  Agnès Buzyn a apporté des premières réponses la semaine dernière, pour mieux reconnaître l’engagement des professionnels et moderniser les locaux. Mais tout le monde sait que la situation des urgences traduit un mal plus profond. Notre ambition est de transformer le système de santé, en ville comme à l’hôpital, pour mettre un terme aux crises qui minent la confiance des soignants et des patients. La loi sera bientôt votée. C’est une grande loi de transformation. Le défi sera alors celui de l’exécution  ».

    ’Un grand plan pour l’emploi des seniors’

    Concernant la prise en charge du vieillissement, Édouard Philippe s’est inscrit dans la ligne du rapport Libault en indiquant qu’il fallait changer notre regard sur cette question et «  valoriser le vieillissement à domicile  ». Un projet de loi sera donc déposé sur le sujet en fin d’année. Mais des mesures seront au préalable inscrites dans le PLFSS «  avec des mesures favorisant le maintien à domicile et des investissements dans les Ehpad  ». «  Cela fait 10 ans qu’on promet cette grande réforme de dignité et de fraternité. Nous la conduirons et ce sera un autre grand marqueur social de ce quinquennat. Peut être un des plus importants  ».

    On attendait évidemment le Premier ministre sur la réforme des retraites. Ayant rappelé que «  la France est un des rares pays où le niveau de vie des retraités est supérieur à celui de la population  », il a confirmé les orientations déjà annoncées par Jean-Paul Delevoye et le respect du principe posé par Emmanuel Macron, à savoir qu’il faudra faire en sorte «  que les personnes qui ont travaillé toute leur vie ne gagnent pas moins que 85% du SMIC  ». «  S’agissant des fonctionnaires, a poursuivi Édouard Philippe, dont les retraites sont calculées actuellement sur les six derniers mois hors primes, le nouveau mode de calcul, sur l’ensemble de la carrière et sur l’ensemble de la rémunération, devra nous conduire à revaloriser les profils de carrière de certaines professions, je pense en particulier aux enseignants. Les mêmes règles pour tous, c’est vrai, cela signifie aussi la fin des régimes spéciaux. Cela se fera très progressivement, sans modifier les conditions de départ des personnes qui ont déjà des projets pour leur retraite et en conservant l’intégralité des droits acquis. Ce qui compte, c’est la cible vers laquelle nos régimes vont converger ; pour aller vers cette cible, il faut du temps et de la souplesse. Nous nous en donnerons pour réussir cette transformation ».

    Sur la question de l’âge de la retraite, Edouard Philippe a levé un coin du voile : «  Continuer à partir à la retraite deux ans plus tôt que l’âge moyen des autres pays européens, c’est demander à nos enfants de financer cet écart. Et les Français sont lucides. Déjà, l’âge moyen de départ à la retraite est supérieur à l’âge légal, parce que nos compatriotes ont compris que grâce à leur travail, ils pouvaient bénéficier d’une meilleure pension. Et ils ont raison. Nous maintiendrons la possibilité d’un départ à 62 ans, mais nous définirons un âge d’équilibre et des incitations à travailler plus longtemps. Ainsi, chacun pourra faire son choix, en liberté et en responsabilité. La condition pour que ce choix existe, c’est que le chômage recule, et c’est la raison pour laquelle nous lancerons un grand plan pour l’emploi des seniors  ».

    mm
  • Publié le 12 juin 2019
  • Dépèche n°30047

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