Harmonie Mutuelle tient, à Lille, les 18 et 19 juin, un séminaire de ses délégués de territoires qui est suivi, le 20, de son assemblée générale annuelle.
Le séminaire rassemblait plus de 1 000 personnes, sur un total de plus de 2000 (« 2019 délégués en 2019 » selon la formule de Stéphane Junique, le président). Il est vrai que beaucoup de ces délégués étaient pris par leurs obligations professionnelles . Le programme du séminaire, en peu de mots, était ainsi résumé : « Comment apporter des solidarités nouvelles répondant aux défis du monde d’aujourd’hui ». Le Fil-Social reviendra sur cet événement. Quant à l’AG, qui réunit 300 délégués, elle doit, entre autres, valider les comptes et le bilan de l’exercice 2018. Bilan « satisfaisant » selon les dirigeants de la première mutuelle de France, membre fondateur du 1er groupe mutualiste français, Vyv, et, également, « première mutuelle santé des entreprises », pour son président.
« 2018 a continué sur la pente ascendante de 2017 »
Ainsi, en termes de personnes protégées, la directrice générale, Catherine Touvrey, explique que « 2018 a continué sur la pente ascendante de 2017 », à périmètre constant. La mutuelle annonce, ainsi, plus de 4,6 millions de personnes protégées (dont 57% en contrat collectif). Il y a un an, elle en revendiquait 4,3 millions (voir Fil-Social n°27238).
Aussi bien pour le président que pour la DG, cela s’explique par « la complémentarité entre l’offre de soins et de services et l’offre assurantielle » que propose Harmonie Mutuelle. C’est tout l’objet de la stratégie opérationnelle 2017-2020 « Horizon 2020 », qui repose, en partie, « sur la force industrielle du Groupe Vyv » (voir Fil-Social n°23856) . L’entreprise entend pour ce faire « se développer par le multimétier, réussir par la digitalisation, piloter par la datavision et manager par la confiance ».
Pour le président, il est « illusoire de combattre sur le terrain classique du prix. Il faut miser sur le capital de confiance que possède Harmonie ». Capital qu’il faut faire croître en construisant une relation humaine de qualité avec les adhérents, individuels ou collectifs, il faut « s’investir sur le temps long, porter une stratégie d’investissement social, dans les domaines, par exemple, de la petite enfance, de la lutte contre les inégalités en santé, en matière de prévention et aussi de l’égalité hommes/femmes ». En termes purement commercial, effectivement, proposer à une entreprise en prospection la gestion d’une crêche pour les enfants de salariés peut être un avantage.
C’est ce processus de « création de confiance » que la mutuelle entend poursuivre. Stéphane Junique déclare ainsi, devant les délégués territoriaux en séminaire, que les discours ne suffisent pas : « Qu’on nous juge sur nos actes : 380 000 personnes en CMUC et ACS, l’anticipation du RAC 0, l’assurance emprunteur, etc. ». On peut y ajouter la mise à disposition du service de téléconsultation MesDocteurs (filiale de Vyv), le lancement d’Harmonie Social Service qui accompagne les salariés en cas de difficultés personnelles et, également, les réunions « Meet up » qui ont pour objet d’accompagner les chefs d’entreprise dans les moments difficiles, comme un échec entrepreneurial.
La gestion de l’ACS a un coût
Il faut noter que sur un point particulier mais loin d’être mineur et qui fait débat 29934 et 30062, Catherine Touvrey indique qu’Harmonie Mutuelle entrera dans le dispositif visant à remplacer l’ACS par la CMUC contributive. Elle remarque cependant que les personnes que la mutuelle protège au titre de l’ACS, soit 280 000 adhérents, un peu moins de 6 % de l’ensemble, représentent environ « 20 % des flux en agence et 25 % du temps des conseillers » dans les mêmes agences. Le pourcentage, en ce qui concerne les appels téléphoniques est du même ordre. Elle juge en conséquence, que la position des pouvoirs publics, qui semblent considérer que la gestion de cette population ne provoque pas de coût supplémentaire de gestion, est « presque offensante pour les professionnels qui sont au contact ». Un premier élément de réponse à Thierry Beaudet ? En effet, le président de la Mutualité Française demandait récemment aux mutuelles participantes à l’ACS « d’identifier spécifiquement les dépenses engagées non couvertes car il est important que la nouvelle contribution imposée par le gouvernement soit chiffrée en toute transparence »30015.
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Les chiffres clés 2018 d’Harmonie Mutuelle
- Plus de 4,6 millions de personnes protégées (dont 57% en contrat collectif)
- Près de 360 000 bénéficiaires de l’ACS et de la CMU-C
- Près de 61 000 entreprises clientes
- 2 100 élus (en 2019)
- 4 445 collaborateurs
- 2,5 milliards d’euros HT de cotisations santé
- 56,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en prévoyance (+8%)
- 1,4 milliard d’euros (+ 20 M€) de fonds propres et 2,2 milliards d’euros (selon Solvabilité 2)
- Ratio de solvabilité : 318% (selon Solvabilité 2)
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