Ce 14 octobre -deux ans et un jour après la création officielle du groupe- (voir Fil-Social n°24318), Thierry Beaudet et Stéphane Dedeyan, respectivement président et directeur général du Groupe Vyv présentaient « le projet de transformation » du Groupe. Projet dénommé ForceVyv.
Selon le premier, ce projet a pour ambition de concrétiser les objectifs définis à l’origine sous le nom de « promesse mutualiste : être utile à tous et à chacun, être acteur d’une protection sociale globale au-delà de l’assurance complémentaire santé, incarner la performance mutualiste dans le monde de demain ».
Détaillant ForceVyv, Stéphane Dedeyan précise tout d’abord que le premier semestre 2019 (pratiquement, donc, depuis qu’il a pris effectivement ses responsabilités) a été consacré à sa mise au point au travers de multiples réunions avec les élus de terrain et avec les équipes opérationnelles.
Ensuite, le constat : « chacune des mutuelles du groupe touche une population particulière, l’interprofessionnel, la fonction publique d’Etat, la fonction publique territoriale ». Ce qu’apporte le groupe, « c’est plus que l’assurance et la prévoyance, c’est de la diversification en activité d’assurance et c’est une logique de service généralisée ». D’où l’objectif général du plan qui est « d’apporter un plus aux adhérents des différentes mutuelles : des solutions allant au-delà de l’aspect financier, des solutions globales, assurantielles mais aussi de services [...]. Les quatre métiers du groupe, l’assurance, l’offre de soins, les services et l’habitat, sont destinés au public auquel les mutuelles s’adressent. Très peu d’autres acteurs sont en capacité de proposer des solutions allant au-delà des questions d’argent ».
{}Autre objectif, celui de « mutualiser au maximum » ces savoir-faire. Mutualiser signifie « pas de modèle opérationnel cible et [encore moins] de marque unique » pour les mutuelles du Groupe. « Le Groupe ne se substitue pas aux mutuelles » précise Thierry Beaudet. En outre, il faut noter que les mutuelles partenaires [1] « ont été impliquées dans la construction du plan. Les solutions proposées sont mises à leur disposition » ajoute Stéphane Dedeyan
Un plan en trois axes
Le plan ForceVyv s’articule autour de trois axes explique le directeur général. Tout d’abord, « apporter plus de services généralisés à nos adhérents. A tous les moments de vie, nous allons rechercher à créer des packages de service. Le premier devrait être défini d’ici la fin de l’année ».
Le deuxième axe est de gagner en performance. Il cite l’exemple d’Egamo, la société de gestion d’actifs de Vyv, qui ne gère pas encore tous les actifs de toutes les mutuelles du Groupe. Autre exemple, Mutex, qui devrait permettre à toutes de pouvoir distribuer de la prévoyance. Des harmonisations seront aussi menées en matière de systèmes d’information.
Le Groupe mutualise déjà les services juridiques, l’audit, l’assistance avec RMA, ...
Le 3e axe est de favoriser la transformation en développant des cadres communs à toutes les mutuelles en matière opérationnelle, de pilotage financier ou d’infrastructures.
Selon Thierry Beaudet, cette « démarche est tirée par le concret ». Prenant l’exemple « du système de protection sociale et de santé, d’une extrême complexité [...], notre but est d’apporter des solutions concrètes aux adhérents des mutuelles de Vyv [pour s’y retrouver]. Nous allons le faire pas à pas. Aujourd’hui, tout le monde en parle mais personne ne le fait de manière opérationnelle, concrète, généralisée ».
On peut remarquer l’absence du développement à l’international dans ce plan. Il sera, en fait, « développé en saisissant les occasions et n’entre pas à proprement parler dans ForceVyv », nous dit Stéphane Dedeyan. (voir Fil-Social n°29697)
Les performances financières et sociales
Ainsi que l’explique Thierry Beaudet, ce projet ForceVyv, entre dans le cadre d’une stratégie globale qui vise quatre « macro-objectifs » : le développement des activités, le développement rentable, le développement de l’engagement et le développement durable (il fait là référence aux 17 objectifs de développement durable définis par l’Onu [2]).
Sur l’aspect « rentabilité », Stéphane Dedeyan précise que, du côté financier, le ratio le plus important, le ratio de solvabilité, est à plus de 200 %, avec un résultat net en 2018 de 70 millions d’euros.
Donc, pas de problème mais, explique-t-il, « nous avons lancé des travaux sur le concept de dividende social. Par exemple, l’action sociale, la prévention, les épiceries mutualistes (Vyv Care en a lancé deux, qui perdent chacune 100 000 € par an), cela coûte de l’argent mais rapporte sur le plan social ».
La conclusion de Thierry Beaudet est que « Vyv est un ‘entrepreneur du mieux-vivre’ (la signature du Groupe) et pas seulement de santé ».
Les discussions se poursuivent avec Intériale
En marge de cette présentation, au sujet des discussions en cours avec Intériale concernant l’entrée éventuelle de cette dernière dans Vyv, Thierry Beaudet confirme qu’elles se poursuivent et que ce « serait bien de se mettre d’accord d’ici la fin de l’année ».
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