Dans un contexte d’augmentation des coûts liés aux arrêts maladie, de réforme de la santé au travail et d’allongement de la durée de vie professionnelle, Malakoff Médéric Humanis apporte un éclairage sur les enjeux liés à l’absentéisme maladie à travers son étude 2019.
44 % des salariés se sont vu prescrire au moins un arrêt maladie au cours des 12 derniers mois, un chiffre stable mais élevé. 36 % des salariés arrêtés durant cette période l’ont également été l’année précédente.
28 % des arrêts maladie prescrits en 2019 n’ont pas été respectés (un chiffre en hausse de 5 points par rapport à 2018, et de 9 points par rapport à 2016) : 11 % des arrêts ont été pris, mais pas en totalité, et 17 % n’ont pas été pris du tout (26 % dans le secteur du Commerce et 22 % pour les managers). Pour expliquer ce renoncement, les salariés évoquent en premier lieu « qu’il n’est pas dans leurs habitudes de se laisser aller » (39 %), et le fait que les journées non travaillées ne sont pas prises en charge (37 %).
Les arrêts maladie sont davantage pris dans les grandes entreprises (+ de 250 salariés) : 79 % contre 72 % pour l’ensemble des arrêts. Le respect de l’arrêt maladie varie également en fonction de sa durée : les arrêts longs sont respectés à 90 %, les moyens à 67 % et les courts à 75 %.
Cependant, près de la moitié des salariés (47 %) n’ayant pas respecté leur arrêt de travail disent le regretter a posteriori, un chiffre en hausse de 8 points par rapport à 2016. Par ailleurs, près de deux tiers des salariés (63 %) seraient favorables à bénéficier du télétravail au lieu d’avoir un arrêt maladie si leur médecin le jugeait approprié, un point de vue partagé par 80 % des dirigeants.
Défini comme le comportement d’un individu qui travaille alors qu’il devrait être arrêté en raison de son état de santé physique ou mentale, le « présentéisme maladie » est un autre phénomène notable. 65 % des salariés déclarent avoir déjà travaillé alors qu’ils étaient malades, une tendance plus marquée chez les salariés ayant des responsabilités d’encadrement (72 %), ou lorsque le salaire n’est pas maintenu pendant les trois premiers jours d’arrêt (69 %).
En nombre d’arrêts, les arrêts courts (1 à 3 jours) sont plus nombreux que les arrêts longs (plus de 30 jours) : ils représentent 30 % de l’ensemble des arrêts maladie contre 9 % pour les arrêts longs. Les arrêts moyens (4 à 30 jours) représentent 61 % de l’ensemble. Les arrêts courts sont également ceux dont l’impact en termes de désorganisation au sein de l’entreprise est le plus fort.
40 % des dirigeants d’entreprise de plus de 200 salariés ont le sentiment que les arrêts maladie ont augmenté au cours des 5 dernières années dans leur entreprise.
La moitié des dirigeants ou DRH déclarent qu’un tableau de bord de l’absentéisme a été mis en place au sein de leur entreprise (21 % dans les entreprises de moins de 50 salariés). Et un quart disent avoir déployé des actions de prévention pour limiter l’absentéisme.
Un quart des dirigeants interrogés souhaitent que leur entreprise soit accompagnée sur les questions d’absentéisme. 64 % aimeraient un accompagnement sur l’aide au retour à l’emploi, 63 % sur la détection des facteurs de risques d’arrêt, et 62 % sur la prévention des troubles musculosquelettiques et des risques psychosociaux.
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