Mutualité

Catherine Touvrey, directrice générale d’Harmonie mutuelle, trace dans un entretien un tableau de la situation présente et future de l’organisme qu’elle dirige, ainsi que de l’ensemble des complémentaires santé, durant la crise du Covid-19.
Aujourd’hui, comment se porte l’activité d’Harmonie Mutuelle ?
L’activité reste significative en santé et augmente en prévoyance.
Nous n’avons pas, cependant, observé de montée des adhésions de personnes qui n’étaient pas protégées en santé individuelle, comme c’est le (...)

 
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    Catherine Touvrey, directrice générale d’Harmonie mutuelle, trace dans un entretien un tableau de la situation présente et future de l’organisme qu’elle dirige, ainsi que de l’ensemble des complémentaires santé, durant la crise du Covid-19.

    Aujourd’hui, comment se porte l’activité d’Harmonie Mutuelle ?

    L’activité reste significative en santé et augmente en prévoyance.

    Nous n’avons pas, cependant, observé de montée des adhésions de personnes qui n’étaient pas protégées en santé individuelle, comme c’est le cas dans certaine mutuelles, dit-on. Il est vrai que, avec notre taille, cela resterait marginal, donc moins visible.

    Il n’empêche qu’il peut y avoir un problème pour des gens qui n’ont pas de couverture santé, à titre individuel donc, et qui se trouvent en avoir besoin dans l’urgence. Nous étudions la question.

    Et pour l’avenir, en termes de chiffre d’affaires tout d’abord ?

    Il faut distinguer les contrats collectifs et les individuels, fonctionnaires ou salariés.

    Pour l’avenir, en collectif, il va y avoir, tout d’abord, une contraction des chiffres d’affaires 2020 de nombre d’entreprises clientes d’Harmonie. Certaines se trouvent ou vont se trouver malheureusement en difficulté de trésorerie. Nous avons déjà proposé aux TPE et PME adhérentes un report du paiement des cotisations santé du 2e trimestre. Nous estimons ce coût à 100 millions d’euros. Pour celles qui sont, également, assurées en prévoyance par Mutex, nous proposons les mêmes conditions. Le coût, pour Harmonie Mutuelle pourrait en être de 45 millions d’euros.

    Je précise qu’avec Chorum nous offrons les mêmes conditions aux entreprises de l’économie sociale.

    De plus, si la situation perdure et si 5 à 6 millions de salariés –on en compte environ 4 millions aujourd’hui- se retrouvent en chômage partiel, cela aura un impact sur notre chiffre d’affaires prévoyance en 2020. Nous l’estimons, en très gros, à 1 à 2% pour un confinement jusqu’à fin avril.

    En individuel, c’est plus difficile à dire car ce sera plutôt en 2021.

    Et en ce qui concerne les prestations ?

    Est-ce que cette crise aura un impact significatif sur nos prestations ?

    En prévoyance, indéniablement. Ne serait-ce que par la prise en charge de l’augmentation du nombre d’arrêts de travail pour les femmes enceintes, les personnes en ALD et leurs conjoints, ou pour garde d’enfants.

    Pour la prise en charge des décès, c’est très difficile à dire. Personne ne sait si le nombre de décès global va augmenter ou rester stable. Le Covid-19 provoque malheureusement de nombreux décès suivis jour après jour, mais il y a moins d’accidents de la route, moins de pollution, etc.

    En santé, il y a plusieurs éléments à prendre en compte. Tout d’abord, le poste hospitalisation est en augmentation dans nos projections. Les raisons en sont évidentes puisque le ticket modérateur s’applique.

    En dentaire, il y aura sans doute un report des soins non pris en charge en ce moment mais il ne sera vraisemblablement pas violent. Il s’étalera sur la fin de l’année 2020 et même plutôt en 2021. Tout simplement parce que les dentistes ne pourront pas recevoir beaucoup plus de patients par jour après la crise qu’auparavant.

    En optique, cela sera sans doute différent. Aujourd’hui les opticiens ont un chiffre d’affaires égal à zéro. Nos adhérents détenteurs de prises en charge dont la validité a été étendue pourront s’équiper dès la ré-ouverture.

    Voyez-vous d’autres charges augmenter ?

    Si les entreprises sont contraintes de diminuer, de façon conséquente, leurs embauches voire leur nombre de salariés, il y aura alors une hausse de la portabilité. Portabilité qui est prise en charge durant un an par l’assureur santé ou prévoyance, sur ses réserves. Et il est peu probable que les acteurs aient constitué des réserves suffisantes dans un tel contexte de crise économique. Rappelons que cette crise économique est la récession la plus violente que nous ayons connue depuis très longtemps, peut-être depuis la seconde guerre mondiale, et que cela aura un impact sur les assureurs santé et prévoyance de collective dont le chiffre d’affaires est une fonction directe de la masse salariale des entreprises. Son ampleur et sa durée dépendront de la profondeur de la crise économique.

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  • Publié le 13 avril 2020
  • Dépèche n°32663

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