Complémentaires

Le 7 mai, l’Ipse (Institut de la protection sociale européenne) publiait une note intitulée L’Europe face aux défis de la crise sanitaire et des solidarités. L’objet principal de ce document est de présenter, de façon synthétique, « la situation et les différentes mesures adoptées dans les pays de l’Union européenne » du fait de la pandémie et de ses conséquences.
En outre quelques responsables d’organismes de protection sociale complémentaire, y sont interrogés sur les conséquences de la crise en matière (...)

 
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    Le 7 mai, l’Ipse (Institut de la protection sociale européenne) publiait une note intitulée L’Europe face aux défis de la crise sanitaire et des solidarités. L’objet principal de ce document est de présenter, de façon synthétique, « la situation et les différentes mesures adoptées dans les pays de l’Union européenne » du fait de la pandémie et de ses conséquences.

    En outre quelques responsables d’organismes de protection sociale complémentaire, y sont interrogés sur les conséquences de la crise en matière d’activité et de sinistralité.

    Ainsi Jean-Claude Fluhr, président d’AG2R Prévoyance et président de l’Ipse, après avoir rappelé que le groupe a « mobilisé plus de 500 millions d’euros pour aider ses assurés et contribuer à la solidarité nationale » (voir Fil-Social n°32706) estime que les Ocam (organismes complémentaires d’assurance maladie) « vont subir un très fort impact en raison des auto-déclarations d’arrêt-maladie pour les personnes les plus fragiles, à hauteur de plusieurs dizaines de millions d’euros nous concernant ». Autres conséquences prévisibles, le coût des reports ou des non recouvrements de cotisations et la portabilité pour les salariés des entreprises ayant fait faillite.

    Hausse à venir de la sinistralité

    Pour Thomas Blanchette, président de la Mutuelle Chorum (du Groupe Vyv), « force est de constater que la crise sanitaire a généré une sinistralité variable en fonction des postes de dépenses considérés. En effet, si les soins de ville (dentaire, optique…) ont fortement diminué, en revanche, les dépenses hospitalières pour ce qui reste à la charge des Ocam, comme la sinistralité en prévoyance ont significativement augmenté ».

    Il craint, également, « que le non-recours et le renoncement aux soins ‘’ habituels’’ dans cette période de confinement (et ce, en dépit des recommandations du gouvernement), entraînent à moyen et long terme des problèmes de complications, de santé publique, et donc d’augmentation a posteriori des dépenses de santé ». Il rejoint ainsi l’opinion d’autres dirigeants mutualistes. Par exemple (voir Fil-Social n°32663) et (voir Fil-Social n°32835).

    Thomas Blanchette pense également que les Ocam vont être mis à contribution dans « la prise en charge de la perte de revenus des professionnels de santé libéraux, qui subissent de plein fouet le non recours aux soins usuels  ».

    Une « sanctuarisation » des portefeuilles

    Autre point-de-vue mutualiste, celui de Bruno Huss, président de l’Adom (Association des directeurs d’organisme mutualiste) et délégué général de Solimut Mutuelle de France : pour lui, « il semble évident de s’attendre à une hausse de la sinistralité, en santé et en prévoyance principalement, mais potentiellement sur d’autres secteurs de l’assurance. Même si des transferts de dépenses auront lieu ponctuellement entre le gros risque et le petit risque ».

    A cela, explique-t-il, devrait s’ajouter une dégradation sur la gestion des actifs, « entraînant de fait une baisse des ratios prudentiels  ». Bref, les résultats des Ocam ne pourront qu’être « en baisse sur 2020 ». Pour lui, « l’ACPR devra intégrer cette situation inédite dans sa régulation  ».

    Le même Bruno Huss voit également une baisse de chiffre d’affaires, conséquence « des reports ou étalement d’échéances [voire] des non recouvrements  » des cotisations, en individuel comme en collectif.

    Cependant, pour lui, si le développement « devrait être assez limité », il y aura « de fait, une protection voire une sanctuarisation des portefeuilles en place [et] la fidélisation va reprendre le pas sur la conquête  ».

    En assurance décès, ne pas surestimer les impacts

    Quant à Pierre Mayeur, directeur général de l’Ocirp, il répond à cette même question sur les conséquences pour les organismes complémentaires « en tant qu’assureur de rentes décès ». Il estime que le « nombre de décès liés au Covid 19 en France, au moins pour la première vague, et en espérant que la deuxième sera très limitée voire éradiquée par les progrès médicaux, risque de représenter 30 à 40.000 personnes », chiffre « considérable » qui mérite cependant « d’être rapproché du nombre de décès annuels : plus de 600.000 ». C’est pourquoi, il estime que Le Covid 19 va se traduire « par une hausse de la mortalité, mais qui restera limitée ». C’est pourquoi, également, « les impacts financiers du Covid 19 en tant que tels, liés à cette surmortalité, ne doivent pas être surestimés » en outre, il faudra déterminer « si des effets de compensation (baisse importante de la mortalité routière par exemple…) ne pourront pas être observés ».

    Opinions mitigées sur un régime d’assurance pandémie

    Réagissant à la proposition d’Axa de créer un « régime d’assurance pandémie » (dans le Journal du Dimanche du 4 avril), Pierre Mayeur rappelle que « l’assurance existe pour répondre à des besoins sociaux. S’il y a un risque, et si ce risque est assurable –au moins pour partie- alors il faut y aller  ». Ce qui ne semble pas être l’avis de Thomas Blanchette qui voit, dans cette proposition, « un certain opportunisme » et pense que « que pour disposer d’un niveau décent de couverture, le niveau des cotisations [devrait être] extrêmement élevé ».

    Bruno Huss estime, également, qu’il s’agit d’une réponse « opportuniste aux attaques faites aux assureurs de ne pas être en soutien des entreprises face à la crise sanitaire ». En revanche, il juge qu’il serait plus opportun de « travailler à la mise en place d’un fonds de couverture plus large des risques systémiques qui pourraient se multiplier dans l’avenir. La réflexion pourrait être engagée au niveau européen à l’instar des mécanismes de solidarité bancaires  ».

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  • Publié le 11 mai 2020
  • Dépèche n°32892

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