Réagissant à la publication, le 5 juin, d’un arrêté fixant les nouvelles modalités d’information du public des organismes complémentaires (voir Fil-Social n°33083), la Fnim se demande : « Viendrait-il à l’idée d’un responsable politique de demander à un fabricant de meubles, un épicier ou une société de prestations de services de communiquer sa marge brute et la composition de ses charges de gestion ? ».
La nouvelle obligation est, à ses yeux, « un nouveau témoignage du peu de cas que font les pouvoirs publics de la notion de libre prestation de services ». Et de rappeler qu’en mutualité, l’adhérent dispose, chaque année, de toutes les informations demandées.
Plus grave selon elle est le sens de l’évolution. Si demain la comparaison des offres se fait sur les critères des charges de gestion, « cela revient à faire disparaître toute dimension du service rendu, à réduire l’organisme complémentaire à un rôle de gestionnaire de prestations santé décidées par l’État ». Conclusion : « Cela revient à nous contraindre à une organisation strictement digitale, sans aucun lien humain de proximité avec nos publics. »
Philippe Mixe explique qu’un des éléments fondamentaux des activités des mutuelles de la fédération est le lien de proximité qu’elles entretiennent avec leurs adhérents. « A l’inverse des assureurs digitaux [on pense à Alan NDLR], nous animons des agences, des points de contacts, et cela représente des loyers, des investissements, des salaires... » complète le président de la Fnim.
Celui-ci n’hésite pas à qualifier cette mesure d’idée d’une époque révolue : « La période de confinement que nous venons de vivre a montré, après le moment des gilets jaunes, le besoin de proximité et de solidarité humaine. Et la réponse qui vient d’être apportée est aux antipodes de la demande des Français qui veulent de la qualité et pas du rationnement »
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