Le Conseil de la Caisse nationale de l’Assurance Maladie a approuvé ce 2 juillet le rapport Charges et Produits pour 2021, qui sera remis prochainement au Ministère de la santé et des solidarités ainsi qu’au Parlement. Ce rapport, destiné aux parlementaires et aux autorités de santé intervient, chaque année depuis 2005, en amont du PLFSS de l’année suivante.
Ce document permet à la Cnam de formuler à la fois des propositions concrètes d’économies pour respecter les objectifs de dépenses mais aussi de formuler des propositions destinées à améliorer la qualité du système de santé.
Cette année, au regard de la crise sanitaire sans précédent à laquelle notre système de santé a été confronté, le rapport comporte également une section « analyses et enseignements » dédiée à la crise de la Covid-19.
Le document comprend une cartographie médicalisée des dépenses de santé permettant de quantifier les pathologies ou les traitements les plus fréquents et, cette année, d’établir des projections à l’horizon 2023.
Il formule douze propositions pour respecter l’Ondam, avec un impact de maîtrise des dépenses, en 2021, de l’ordre de 1 milliard d’euros.
Enfin, il émet des propositions complémentaires pour accroître la qualité et l’efficience du système de soins à court et moyen terme. En effet, la Cnam considère que l’épidémie de Covid a eu « un impact majeur et durable sur la consommation de soins et sur la santé de la population ». On peut y lire que, sur la base des cartographies précédentes, un Français sur trois présente un ou plusieurs critères de vulnérabilité à la Covid-19.
La Cnam craint l’effet rebond : « Le tableau qui se dégage est cependant celui d’un report massif du recours aux soins et partant d’un report massif du fardeau de la maladie. L’un des éléments notables de ce report est qu’il concerne l’ensemble du territoire, sans corrélation apparente avec l’activité de l’épidémie en fonction des territoires.
Si les conséquences de ce retard sont très difficiles à déterminer, il apparaît très clairement qu’elles s’inscrivent dans la durée et qu’un retour à la normale a très peu de chances de survenir rapidement et sans un accompagnement et des actions spécifiques ».
Elle fait une série de propositions comme l’analyse de l’épidémie ou une contribution aux efforts de reprise d’activité pour rattraper le retard généré par le report de soins. Elle consacre un chapitre important à la téléconsultation, et propose une prolongation pour une durée limitée de la prise en charge à 100 %, ce qui aurait un effet incitatif à adopter cette technologie, ainsi qu’une évolution de l’encadrement de la téléconsultation.
Elle s’intéresse également à l’évolution de l’offre de soins avec une réflexion sur l’exercice coordonné.
Enfin, elle souhaite voir renforcée la place de la prévention dans l’action de l’assurance-maladie.
mm